La formation Passeport MÉDAC et les jeunes épargnants
Un passeport pour l’autonomie en placement financier
Par Dominique Lemoine1
Mardi soir, 1er décembre 2009 et premier froid intense de l’hiver, je suis assis dans une salle de classe de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM pour une formation en finance offerte aux investisseurs novices par le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC). Les dix-neuf autres inscrits arrivent l’un après l’autre, ils sont à peu près tous âgés de quarante ans ou plus, sauf un. Nous sommes donc deux sur vingt à avoir moins de 35 ans.
Parmi les plus âgés, un homme d’une soixantaine d’années a parcouru une centaine de kilomètres pour venir au cours et refera le chemin inverse au retour. La formation est divisée en quatre séances de trois heures et l’une d’elle aura lieu pendant une bonne tempête. Pourquoi y a-t-il si peu de jeunes, alors que des plus vieux se donnent tant de mal pour assister à ce cours?
Une hypothèse sensée avancée par le responsable du cours et conseiller en formation au MÉDAC, Normand Caron, est qu’évidemment les jeunes ont moins d’épargne à investir. Une autre est que les Houdini de la finance Vincent Lacroix et Earl Jones semblent avoir surtout cherché à profiter du manque de connaissance en placement de gens plus âgés qui voulaient faire fructifier leurs épargnes de toute une vie. Enfin, on peut souligner le cynisme de certains jeunes par rapport aux marchés financiers et la méfiance qu’ils leur inspirent.
Est-ce que ça signifie que cette formation ne serait pas pertinente pour les plus jeunes? Absolument pas selon Martin, 31 ans et seule autre personne de moins de 35 ans à suivre cette formation en même temps que moi. Même qu’il dit regretter de ne pas l’avoir suivi alors qu’il avait mon âge, 27 ans. Profitant d’un emploi bien rémunéré et stable, Martin avait décidé il y a quelques années de placer ses économies pour sa retraite. À la suggestion de son conseiller financier, les montants investis ont toutefois échoués dans des fonds communs gérés par Capital Teraxis (vendu à Norbourg) et Triglobal (société bloquée par l’AMF). Chanceux dans sa malchance, Martin n’a rien perdu dans ces aventures, mais inquiet de devenir un jour vraiment victime de fraude, il a décidé de se retirer des fonds communs de placement et de prendre ses placements en main.
Pour y parvenir cependant, il avait besoin d’entendre quelqu’un de neutre lui expliquer comment les choses se passent réellement dans le monde du placement, comment interpréter l’information financière et comment répartir son avoir entre les actions et les obligations. À son avis, le personnel des institutions financières est en conflit d’intérêt. Leurs objectifs de vente et de revenus par commission ne sont pas toujours compatibles avec les besoins des épargnants qui font appel à eux. « Ils sont là pour nous vendre ce qu’ils ont, pas nécessairement pour nous vendre ce dont nous avons besoin. Le MÉDAC lui peut nous donner l’heure juste sur le monde financier et je ne peux que recommander sa formation », dit-il.
La formation vise entre autres à palier les défaillances des citoyens en matière de connaissances financières de base, à favoriser leur autonomie en matière de décisions financières, ainsi qu’à les aider dans l’évaluation des différents types de placement. Des objectifs qui permettent selon Martin d’acquérir l’assurance nécessaire pour gérer ses propres placements ou pour pouvoir évaluer et critiquer les suggestions de son conseiller financier peu importe ce que nous faisons dans la vie, que ce soit artiste, infirmière ou banquier. Selon lui, « il faut que les gens apprennent à gérer leur argent et que ça se fasse au plus jeune âge possible » pour éviter les mauvaises surprises.
Même les gens qui ne pensent pas encore à leur retraite ou qui sont cyniques par rapport aux marchés financiers auraient avantage à suivre la formation. « Moins nous avons d’intérêt dans quelque chose d’important, plus on devrait prendre un cours », souligne Martin. Il considère que le placement est quelque chose d’important puisque les conditions de vie à la retraite en dépendent beaucoup. De plus, 83 % des anciens participants ayant répondu au Sondage de satisfaction à l’égard de la formation Passeport MÉDAC 2009 effectué par Léger Marketing ont affirmé que leur perception des marchés financiers s’était améliorée après avoir suivi la formation.
La formation Passeport MÉDAC peut ainsi devenir un outil très utile pour les gens de tous âges et de toutes professions qui aspirent à mieux comprendre et maîtriser le monde de la finance et du placement pour ne plus en avoir peur. Mais aussi et surtout pour ceux qui veulent mieux comprendre les différentes possibilités de placements, que ce soit pour devenir plus critiques envers les propositions de leur conseiller financier ou pour prendre eux-mêmes les rênes de leurs décisions d’investisseurs.
[1] Dominique Lemoine détient une maîtrise en communication publique de l’Université Laval. Il est journaliste indépendant et a été jusqu’à tout récemment journaliste pour le courrier de Saint-Hyacinthe. Il couvre entre autres les domaines de l’agroalimentaire, des finances et de l’économie. Il avait a été auparavant journaliste indépendant pour Les Affaires, marketing au quotidien et pour le Nouvelliste à Trois-Rivières. L’auteur a été invité à suivre le programme de formation Passeport MÉDAC aux frais du MÉDAC.
L’AMF chouchoute la Conférence de Montréal
13 mai 2011, 17 h 51
Jean-François Cloutier, Argent
La généreuse subvention octroyée à la Conférence de Montréal par l’Autorité des marchés financiers suscite l’indignation d’Yves Michaud, le fondateur du MÉDAC, qui souligne que cette conférence dure quatre jours, alors que le MÉDAC travaille 365 jours par année.
L’AMF a accordé une subvention de 375 000 $ sur trois ans à cet événement réunissant en juin des leaders internationaux, mais vient d’annoncer qu’elle ne renouvellerait pas une subvention annuelle de 100 000 $ accordée au MÉDAC, dont le mandat est de défendre les petits et les moyens actionnaires au Québec.
Selon M. Michaud, les choix de l’AMF témoignent d’un manque de jugement flagrant, d’autant que la subvention à la Conférence a été puisée à même le Fonds pour l’éducation et la saine gouvernance de l’AMF, lequel se finance avec les amendes imposées à des acteurs du monde financier.
« C’est de la grossière indécence de la part des Desmarais d’aller crécher sur le bras de l’État », a soutenu M. Michaud, qui mentionne que le principal partenaire privé de l’événement est Power Corporation du Canada.
Cette année, l’AMF compte parmi les cinq commanditaires de prestige de l’événement, et le président de l’AMF, Mario Albert, devrait animer la séance inaugurale de la Conférence intitulée « Une reprise encore fragile ». L’AMF y commandite en outre un forum sur la stabilité financière.
M. Michaud souligne que les frères Desmarais empochent tous les deux plus de 5 M $ par année et n’ont pas besoin d’argent public pour financer un événement de la sorte. « On parle d’un événement bling-bling à la Sarkozy où il faut payer 2850 $ pour pouvoir rencontrer un conférencier », a-t-il relevé.
Avec le retrait de la subvention accordée au MÉDAC par l’AMF, le fondateur de l’organisme, Yves Michaud, estime que l’éducation des petits actionnaires risque d’être négligée. Le MÉDAC tient samedi son assemblée annuelle à Montréal.
9 M $ pour l’éducation, mais peu pour les petits épargnants
12 mai 2011
Jean-François Cloutier, Argent
L’Autorité des marchés financiers a accordé près de 9 M $ en financement pour des projets d’éducation depuis 2005. Mais un examen des projets soutenus révèle que les petits actionnaires sont laissés pour compte dans plusieurs d’entre eux, selon le fondateur du MÉDAC, Yves Michaud.
Entre 2005 et 2010, la Conférence de Montréal a reçu pas moins de 625 000 $ du Fonds pour l’éducation et la saine gouvernance de l’AMF. Il s’agit de sommes puisées à même les amendes imposées aux acteurs du monde financier par le gendarme de l’industrie.
Cette conférence, dont le principal partenaire privé est Power Corporation, réunit une série de leaders internationaux pendant trois jours en juin à Montréal. L’ancien président du Pakistan, Pervez Musharraf, compte notamment sur la liste des invités de cette année, aux côtés de Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez, et de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne.
Le grand patron de la F1, Bernie Ecclestone, devrait même y donner une conférence cette année, a indiqué le porte-parole de l’événement, André Bouthillier, en entrevue à Argent. « C’est assez exceptionnel que M. Ecclestone vienne donner une allocution à Montréal », a-t-il relevé, ajoutant que l’AMF était un important commanditaire de prestige de l’événement.
Un autre financement important octroyé par l’AMF depuis cinq ans est allé à l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), qui a reçu 1,2 M $ de la part de l’organisme. L’AMF détaille peu sur les objectifs de cette subvention, se bornant à expliquer dans le résumé du projet que « l’Autorité des marchés financiers soutient financièrement les activités de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques ».
Le Collège des administrateurs a reçu 1,2 M $ de l’AMF pour faire la promotion de la saine gouvernance.
Parmi les autres principaux récipiendaires de l’aide de l’AMF, l’ACTIF, une coopérative qui éduque les petits investisseurs, a reçu 430 000 $ depuis cinq ans. Mais son président, Jean Soublière, a souligné que l’argent de l’AMF ne servait pas à offrir de la formation comme telle, mais plutôt à faire de la recherche sur les clubs d’investissement. « On veut développer du matériel pour offrir de la formation », a-t-il expliqué.
Le MÉDAC a reçu 425 000 $ sur la même période, mais l’AMF a annoncé hier qu’elle ne renouvellerait pas sa contribution.
Les petits actionnaires négligés?
Avec le retrait de la subvention accordée au MÉDAC par l’AMF, le fondateur de l’organisme, Yves Michaud, estime que l’éducation des petits actionnaires risque d’être négligée. « Le MÉDAC défend les droits des petits et des moyens actionnaires. Qui d’autre s’occupe de ça au Québec? » a-t-il demandé, rappelant les nombreuses victoires du MÉDAC au fil des années.
M. Michaud souligne que la Conférence de Montréal réunit un aréopage de banquiers internationaux dont les intérêts sont parfois en conflit avec ceux des plus petits épargnants. Il a aussi précisé que l’IGOPP risquait d’avoir les mains liées dans ses prises de position, en raison de ses liens avec plusieurs poids lourds du monde financier. « Hélène Desmarais siège au conseil de l’organisme. L’IGOPP est présent au sommet de Davos », a-t-il dit.
« Les grands patrons vont éclater de rire si le MÉDAC s’affaiblit. Il n’y aura aucun contrôle, aucune question difficile dans les assemblées. Que la fête commence! » a-t-il expliqué.
Le porte-parole de l’AMF, Sylvain Théberge, a défendu les choix de son organisme. M. Théberge a mentionné que la Conférence de Montréal contribuait au rayonnement de la ville et à l’assainissement des pratiques de gouvernance.
Hier, M. Théberge avait expliqué que le MÉDAC avait été prévenu que sa subvention n’était pas acquise pour toujours et qu’il importait de renouveler les projets éducatifs soutenus par l’AMF.
Le MÉDAC se fait couper les vivres par l’AMF
2011-05-11
Jean-François Cloutier, Argent
L’Autorité des marchés financiers a exclu le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires de la liste des organismes qu’elle subventionne en 2011, ce qui a pour effet d’amputer de 80 % son budget consacré à l’éducation et de 50 % son budget d’opération. Claude Béland, président du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires. Photo : Agence QMI
Cette situation est vertement décriée par l’organisme, qui s’inquiète des conséquences sur l’éducation des petits actionnaires au Québec. Bon an, mal an, le MÉDAC initie environ 200 petits épargnants aux rouages du monde financier, tout en intervenant fréquemment sur la place publique et dans les assemblées d’actionnaires sur des questions de gouvernance.
En entrevue à Argent, le président du MÉDAC, Claude Béland a dit trouver étrange que l’AMF ait fait passer de 125 000 $ à 25 000 $ sa contribution annuelle au MÉDAC, alors qu’elle a trouvé 375 000 $ sur trois ans pour commanditer la Conférence de Montréal, un événement de trois jours en juin où des leaders internationaux prennent la parole, et dont le principal partenaire privé est Power Corporation.
« La contribution de l’AMF au MÉDAC, ce n’était presque rien dans leur budget et ils décident de nous la retirer », a déploré M. Béland.
Le porte-parole de l’AMF, Sylvain Théberge, a expliqué la décision de l’AMF par un souci de renouvellement des projets éducatifs soutenus par l’organisme. M. Théberge a mentionné que l’AMF accordait environ 800 000 $ par année à l’éducation et qu’elle devait choisir parmi de nombreux projets intéressants. « Seulement 13 projets sur 33 ont été retenus cette année. Le MÉDAC a peut-être fait l’erreur de penser que notre financement était acquis pour toujours », a-t-il dit.
M. Théberge a par ailleurs mentionné que la commandite de 375 000 $ à la Conférence de Montréal provenait d’une enveloppe différente et contribuait au rayonnement de la ville à l’international.
Créé en 1995 par Yves Michaud, surnommé le Robin des banques, le MÉDAC a permis de faire des gains majeurs en matière de gouvernance au fil des années.
En 2009, le MÉDAC a obtenu un droit de parole des actionnaires (say on pay) sur la rémunération des hauts dirigeants dans toutes les grandes banques canadiennes et chez un certain nombre d’autres poids lourds financiers canadiens.
Le MÉDAC a également fait campagne pour que les grandes entreprises canadiennes séparent les fonctions de PDG de celles de président du conseil d’administration, une politique aujourd’hui appliquée par 85 % d’entre elles.
L’organisme est depuis longtemps engagé dans un bras de fer juridique avec Power Corporation afin que l’entreprise divulgue les états financiers de sa filiale Gesca, propriétaire notamment de La Presse.
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Le nombre de propositions d’actionnaire concernant la gouvernance a diminué moins vite que les propositions d’actionnaire sur l’environnement, de 2018 à 2025, aux É.-U.-d’A., selon ISS. Dans l’ensemble, c’est un creux sur 8 ans. https://t.co/dAucnupAPw
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