Vers une bénéfique montée en puissance des femmes
2012-12-04
Olivier Schmouker, Les Affaires
L’avenir semble sourire aux femmes…
D’ici cinq ans, le revenu des femmes à l’échelle mondiale passera de 13 mille milliards à 18 mille milliards de dollars américains. Cette augmentation de 5 mille milliards représentera près de deux fois la croissance du produit intérieur brut (PIB) prévue de la Chine et l’Inde combinées. Du coup, les femmes peuvent d’ores et déjà être considérées comme « le plus grand marché émergent du monde », à l’image de ce qu’indique une étude d’Ernst & Young intitulée High achievers : Recognizing the power of women to spur business and economic growth.
Bureau montréalais Korn/Ferry
La chasseuse de têtes qui veut faire éclater le « plafond de verre »
3 décembre 2012
Claude Turcotte, Le Devoir
Selon Brigitte Simard, associée directrice du bureau montréalais de Korn/Ferry et chasseuse de têtes, il est impératif que les femmes réseautent différemment si elles veulent atteindre les plus hauts sommets dans les conseils d’administration.
Brigitte Simard, associée directrice du bureau montréalais de Korn/Ferry et chasseuse de têtes, annoncera bientôt un plan d’attaque pour faire éclater « ce fameux plafond de verre » qui empêche des femmes compétentes d’accéder à des conseils d’administration au sein de grandes entreprises. Un programme de mentorat pour le marché canadien, baptisé Women on Board ou Femmes au conseil, est en phase de rodage depuis un an. Le programme a d’ailleurs déjà fait l’objet de lancements officiels à Toronto, à Calgary et à Vancouver. Ce sera le tour de Montréal le 23 janvier prochain.
Cette offensive, précise Mme Simard, doit être perçue comme « un geste économique », ce qui n’en diminue pas pour autant la portée féministe éminemment concrète. « Le contexte change depuis 15 ans. On voit arriver des cohortes de femmes qui ont de l’expérience dans des postes de responsabilité et qui sont en mesure de faire partie de conseils d’administration », souligne-t-elle. Une telle initiative aurait sans doute été impensable, il y a un quart de siècle dans un univers d’affaires complètement dominé par des hommes. Encore maintenant, l’entrée des femmes dans les conseils d’administration ne va pas de soi, sans toutefois que ce soit toujours à cause de réticentes masculines.
Selon elle, il y a aussi le fait que les femmes ont une façon différente de voir leur vie professionnelle : « La nature des femmes est surtout d’accomplir la tâche, avant de regarder autre chose. Je le vois en recrutement. Très souvent quand on sollicite des gens, les femmes nous disent qu’elles ne sont pas prêtes pour un rôle de présidente ou de première vice-présidente. Elles disent qu’elles ont encore des choses à accomplir dans leur poste actuel. On n’entend jamais un tel discours de la part d’un homme. »
Mme Simard n’interprète pas cela comme un manque d’ambition de la part des femmes et ne prétend pas non plus que le modèle masculin soit supérieur à celui des femmes. Elle affirme cependant que « si l’on veut percer ce fameux plafond de verre qui empêche les femmes d’atteindre les plus hauts sommets dans les conseils d’administration, il faut que les femmes réseautent différemment. D’abord, elles doivent se dire qu’après avoir accompli 80 % de leur tâche dans un poste elles pourraient laisser la place à la relève et passer à une autre étape, comme le font les hommes, qui sont toujours en train de regarder d’autres opportunités. Les femmes se disent qu’elles seront prêtes dans trois ou quatre ans. Moi, je leur dis : ‹ vous êtes prêtes maintenant, dans quatre ans le train sera passé. › »
Cette différence de comportement face aux promotions, explique la chasseuse de têtes, découle du fait que, depuis toujours, les hommes ont pratiqué naturellement le réseautage, notamment dans les sports d’équipe depuis leur jeunesse. Maintenant, il a plus de femmes qui réseautent dans les sports d’équipe et qui ont des formations universitaires en droit, en médecine et en affaires, alors que, dans le passé, un grand nombre de filles devenaient infirmières ou secrétaires.
Demande croissante pour les administratrices
Depuis une ou deux décennies, plusieurs femmes ont acquis de l’expérience dans des postes de gestionnaires. Le temps est venu pour elles d’aller plus haut.
Par ailleurs, les entreprises manifestent un intérêt grandissant pour la présence de femmes au sein de leurs conseils d’administration. Le feraient-elles pour des raisons d’image et de marketing? « Non, répond Mme Simard, les compagnies reconnaissent de plus en plus l’importance de la diversité au sein du conseil d’administration, pas seulement sur le plan hommes-femmes, mais aussi pour d’autres expertises, par exemple celle du développement international et de la connaissance des marchés mondiaux. La diversité amène un éclairage différent et fait évoluer la compagnie plus rapidement. On est mieux outillé quand on a un conseil d’administration diversifié. La demande de la clientèle est là. »
Y a-t-il un objectif d’atteindre la parité entre hommes et femmes? « Les clients veulent recruter les meilleurs administrateurs. On demande rarement un quota. Quand on est nommé à un conseil d’administration, on y demeure pour une période de 10 à 15 ans, ce qui permet d’ajouter de la valeur, parce que ça prend du temps pour bien comprendre la compagnie. Les déplacements sont moins rapides dans les postes de grandes entreprises », mentionne Mme Simard. Celle-ci considère son rôle de chasseuse de têtes comme étant très important dans la vie des individus, des entreprises et même de la société : « Nous, on change la vie des gens, de l’économie et du tissu social. La personne qu’on recrute comme président va changer la dynamique de la compagnie, la vie des employés et sa propre vie ainsi que celle de sa famille. Il y a une grande responsabilité dans ce métier qu’on prend très au sérieux. » Au demeurant, « si le recrutement d’un candidat devait conduire à un échec et à une démission six mois plus tard, imaginez l’impact que cela pourrait avoir du point de vue financier et sur la réputation », mentionne-t-elle.
Les clients de Korn/Ferry en général et du bureau de Montréal en particulier sont de grandes entreprises, voire même de très grandes, mais il y a aussi des PME dont le chiffre d’affaires dépasse 150 millions. Un exemple de mandat très actuel noté récemment par les médias est celui de trouver un remplaçant à Robert Dutton, qui a annoncé son départ comme président de Rona. Le bureau de Montréal peut recruter en moyenne une quarantaine d’administrateurs par année. Un effort particulier est désormais fait pour le recrutement d’administratrices. Le programme de mentorat qui sera bientôt annoncé aura un bassin d’une vingtaine de mentors masculins et féminins qui seront jumelés avec des candidates potentielles. Parmi les mentors féminins, il y aura notamment Guylaine Saucier, qui a l’expérience d’avoir dirigé des entreprises et fait partie de plusieurs conseils d’administration.
Mme Simard n’a quand même pas attendu ce programme pour recruter des femmes. Elle est particulièrement fière d’avoir pu convaincre Isabelle Hudon de quitter une belle carrière à la Chambre de commerce de Montréal pour relever un défi non moins risqué à la Financière Sun Life. Il y a eu aussi l’ex-ministre Monique Jérôme-Forget qui, depuis un an, est collaboratrice à temps partiel. Avant d’accepter ce rôle, celle-ci avait d’ailleurs commencé la rédaction de son livre Les Femmes au secours de l’économie, qui est aussi une dénonciation du plafond de verre. Son arrivée chez Korn/Ferry n’a cependant rien à voir avec le programme de mentorat féminin de cette grande société qui est inscrite à la Bourse de New York et qui a déclaré des revenus près de 800 millions dans son plus récent exercice financier. Korn/Ferry International, dont le siège social est situé à Los Angeles, a une fois et demie la taille de son plus proche concurrent dans le monde du recrutement de personnel. Fondée il y a 42 ans, cette société a 3600 employés et 80 bureaux dans 40 pays.
Mme Simard, qui occupe sa fonction actuelle depuis 18 mois, souligne qu’elle ne prend jamais une décision seule et qu’elle s’entoure de la meilleure équipe de collègues d’ici (15 à Montréal) ou d’ailleurs, selon les situations, pour déceler le meilleur candidat possible, et même à l’échelle planétaire dans certains cas. Selon elle, la qualité première d’une chasseuse de têtes est de toujours demeurer à l’arrière-plan, tout en étant très curieuse.
Elle a comme bagage une formation en psychologie de l’Université McGill. Elle a travaillé ensuite chez Bell Canada pendant dix ans, puis est passée chez IBM pour le service-conseil. Et enfin, pour satisfaire « le goût de faire autre chose », elle a répondu à l’appel d’un ami chasseur de têtes qui trouvait qu’elle avait la tête de l’emploi.
Les Québécois s’y connaissent peu en finances personnelles
9 novembre 2012
Stéphanie Grammond, La Presse
Montréal — Les Québécois sont moins calés en finances personnelles que leurs voisins des autres provinces. La majorité des Québécois avouent ne pas connaître plusieurs notions de base en finances, selon un sondage Pollara publié aujourd’hui (vendredi) par la Banque de Montréal.
La plupart des Québécois savent de quoi l’on parle quand il est question de régime enregistré d’épargne-retraite (74 %). Mais ils sont beaucoup moins nombreux à s’y retrouver lorsqu’il est question d’intérêts composés (46 %) ou de fonds d’investissement (43 %). Pourtant, plus de 70 % des Ontariens maîtrisent ces deux concepts.
« Historiquement, les Québécois avaient une aversion pour l’économie. C’est peut-être ce qui explique cette carence-là », avance Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier au Québec et vice-président du Groupe de travail sur la littératie financière mis sur pied par Ottawa.
Le sondage révèle un écart de connaissances considérable entre les Québécois et les Ontariens et les habitants des provinces de l’Ouest (voir tableau) quant aux connaissances sur l’amortissement, la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV), le fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), le régime enregistré d’épargne-études (REEE)…
Par contre, l’ensemble des Canadiens est peu informé sur certains sujets plus pointus. Par exemple, à peine le quart des Canadiens sont au courant des fonds négociés en Bourse (FNB), une option d’investissement à frais modiques, ou encore du régime enregistré d’épargne invalidité (REEI), un programme qui permet de recevoir de généreuses subventions gouvernementales.
Confiance excessive
Le sondage démontre aussi que les Canadiens souffrent de confiance excessive. Plus de quatre personnes sur cinq s’accordent la note de passage en matière de littératie financière. Pourtant, moins de la moitié (45 %) sont capables de répondre correctement à trois questions financières de base.
Par exemple, le tiers de ceux qui disent connaître les intérêts composés n’ont pas su répondre correctement à une question à choix multiples mettant leurs connaissances en pratique.
Et parmi les gens qui s’accordent la note « A » en littératie financière, près du quart ne savent pas qu’il faut payer de l’impôt quand on retire de l’argent de son REER ou qu’on peut rembourser son hypothèque plus vite en payant chaque semaine, plutôt que chaque mois.
Vivement un cours!
Beaucoup de Canadiens aimeraient parfaire leurs connaissances financières. C’est encore plus vrai pour les jeunes de moins de 30 ans qui ont les connaissances les plus déficientes en finances personnelles. Neuf jeunes sur dix pensent qu’un cours d’initiation aux finances personnelles les aiderait.
Au Québec, le cours d’économie en 5e secondaire a été éliminé en 2009. Mais dans son dernier budget, Québec a pris des mesures pour mettre au point un nouveau cursus scolaire en finance et en économie, avec un budget de 900 000 $ assumé à parts égales entre le privé et le public.
« L’objectif est de permettre aux jeunes de mieux comprendre le monde économique, de savoir pourquoi ce qui se passe en Grèce a un impact chez nous », dit M. Ménard.
Le projet pilote est mené par le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (Cirano), en collaboration avec le ministère de l’Éducation, l’Autorité des marchés financiers (AMF) et Finance Montréal.
« On va non seulement toucher des sujets qui intéressent les jeunes, mais on va le faire avec une approche expérimentale, où le jeu et la simulation sont mis de l’avant avec des outils web très stimulants », expose Camille Beaudoin, directeur de l’éducation financière à l’AMF.
Le projet-pilote devrait être implanté dans quelques écoles en septembre 2013.
Les Québécois connaissent moins les grands concepts de finances personnelles que leurs voisins ontariens
[Québec/Ontario]
Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) : 74 % 86 %
Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) : 61 %/79 %
Certificat de placement garanti (CPG) : 56 %/70 %
Intérêt composé : 46 %/71 %
Fonds d’investissement : 43 %/70 %
Régime enregistré d’épargne-études (REEE) : 47 %/61 %
Sécurité de la vieillesse (SV) : 46 %/61 %
Amortissement : 39 %/62 %
Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) : 42 %/61 %
Régime de réinvestissement des dividendes (RRD) : 22 %/31 %
Fonds négociable en Bourse (FNB) : 22 %/30 %
Régime enregistré d’épargne invalidité (REEI) : 23 %/26 %
Source : Sondage Pollara réalisé auprès de 1000 Canadiens entre le 25 et le 29 octobre 2012 pour le compte de la Banque de Montréal. Pour un échantillon de cette taille, la marge d’erreur est de 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20, mais elle atteint 6,9 points pour les résultats régionaux.
Les grandes banques trop subventionnées
8 novembre 2012
Jean-François Cloutier, argent.canoe.ca
Les grandes banques d’ici et d’ailleurs profitent de subventions indirectes des gouvernements qui nuisent au capitalisme et qui enrichissent une classe de financiers qui ont agi dans le passé comme des « parasites ».
C’est ce qu’a souligné le gouverneur de la Banque du Canada et président du Conseil de la stabilité financière, Mark Carney, lors d’un discours tenu devant le Cercle canadien à Montréal.
Dans sa présentation sur l’état de la réforme en cours du système bancaire international, M. Carney a utilisé des mots parfois très durs pour critiquer l’action des dirigeants de grandes banques à travers le monde.
Il a déploré le fait que, trois ans après la crise financière où plusieurs institutions ont dû être renflouées à grands frais par les contribuables, le système est encore conçu de telle sorte qu’il favorise une prise de risque abusive. Pire encore, le système serait devenu plus que jamais dépendant des fonds publics pour se soutenir.
« Les grandes banques profitent de coûts d’emprunt plus faibles en raison du soutien direct et des garanties implicites offerts par l’État », a mentionné M. Carney.
Autrement dit, les investisseurs qui prêtent aux banques continuent de tenir pour acquis qu’en cas de problème, c’est le grand public qui ramassera la note.
« Il faut mettre fin à un système qui privatise les gains, et qui socialise les pertes », a-t-il souhaité.
Le gouverneur évalue à 70 G $ annuellement l’économie réalisée par les grandes banques grâce aux subventions implicites des gouvernements, soit l’équivalent de 20 % de leurs bénéfices.
« En outre, les problèmes de l’aléa moral associés au soutien implicite de l’État peut [sic] amplifier la prise de risque, réduire la discipline de marché, créer des distorsions de concurrence et accroître davantage la probabilité de tensions », a-t-il signalé.
À propos des créanciers privés qui prêtent aux grandes banques, M. Carney a dit qu’ils s’étaient comportés dans le passé comme des « parasites à l’égard des contribuables ».
Selon M. Carney, la réforme en cours devrait corriger certaines lacunes du système, en obligeant les détenteurs d’obligations, les actionnaires et les dirigeants des grandes banques à assumer le poids de pertes d’institutions financières.
« Nous pointerons du doigt ceux qui traînent les pieds ou contournent les règles et les obligerons à rendre des comptes », a assuré le gouverneur.
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PARASITE [pa-ra-zi-t'] s. m.
1° Chez les anciens, sorte d'écornifleur qui faisait métier de manger à la table de quelque riche, en l'amusant par des flatteries et par des plaisanteries. ♦ Le parasite, sans s'enquérir de ce qu'il n'a que faire [les questions philosophiques] ni se mêler du gouvernement du monde, et croyant que tout va bien et qu'il ne saurait mieux aller, boit, mange et se réjouit, goûtant en repos les délices de la vie, sans être seulement travaillé de mauvais songes ; car, comme il n'a point d'inquiétude le jour, il n'en peut avoir la nuit, D'ABLANCOURT, Lucien, le Parasite. ♦ Il n'y a point de parasite qui se fasse philosophe, au lieu qu'une infinité de philosophes deviennent tous les jours parasites, D'ABLANCOURT, ib. ♦ Près de lui [en enfer] sont les parasites Rongés lentement par les mites, SCARR., Virg. VI ♦ Nomme-t-on pas aussi mouches les parasites ?, LA FONT., Fabl. IV, 3
Nom officiel des hommes qui, dans certaines républiques de la Grèce, étaient admis à partager les victimes avec les prêtres et à s'asseoir à la table des magistrats.
2° Aujourd'hui, celui qui fait métier d'aller manger à la table d'autrui. ♦ Ces parasites s'empressaient de manger et de parler ; ils louaient deux sortes de personnes, les morts et eux-mêmes, et jamais leurs contemporains, excepté le maître de la maison, VOLT., Babouc. ♦ Ce goût pour la médisance était dans lui [Boileau] du moins en ce temps-là, si dominant et si injuste que dans la même satire il traite de parasite un honnête homme qui souffrait la pauvreté avec courage, et qui la rendait respectable en n'allant jamais manger chez personne ; il s'appelait Pelletier, VOLT., Mél. litt. Mém. sur la satire, Despréaux. ♦ Le parasite d'un courtisan vous enlèvera l'emploi auquel vous êtes propre, VOLT., Mél. litt. à M. Lefèvre
3° Fig. Parasite de l'air, parasite ailé, la mouche. ♦ Tous les moucherons du voisinage, les mouches des lieux voisins, celles qu'avaient apportées de Naples les chevaux de la troupe du roi, celles qu'apportaient de plus loin ceux de la troupe de Mathilde, enfin tous ces insectes ailés qu'on peut appeler les parasites de l'air incommodaient beaucoup les visages, SCARR., Nouvelles, Plus d'effets que de paroles ♦ Ce parasite ailé Que nous avons mouche appelé, LA FONT., Fabl. XII, 11
4° Adj. Plantes parasites, celles qui naissent et croissent sur d'autres corps organisés, vivants ou morts. ♦ De vieux arbres chargés de plantes parasites, BUFF., Morc. chois. p. 18 ♦ Il est bien d'autres insectes sur lesquels végètent des plantes parasites, soit pendant qu'ils vivent encore, soit après leur mort, BONNET, Contempl. nat. Oeuv. t. VIII, p. 368, dans POUGENS
Substantivement. ♦ Au nombre de ces parasites souterraines sont l'orobanche, la clandestine, la petite truffe du safran, BONNET, ib. t. VIII, p. 366, dans POUGENS
Vraies parasites, les plantes qui vivent aux dépens des sucs élaborés par d'autres végétaux. Fausses parasites, celles qui ne tirent rien des plantes à l'intérieur ou à l'extérieur desquelles elles se développent et qui leur servent seulement de support, telles sont les mousses sur les arbres.
Se dit de plantes qui croissent dans les terres cultivées et qui nuisent aux objets de culture, comme le chiendent, la nielle, le coquelicot. ♦ Sous sa main [de l'homme], la nature ne produit plus qu'utilement ; la face de la terre se dépeuple d'herbes parasites, BAILLY, Atlantide, Lett. 14
Il se dit aussi, par extension, des productions qui se font dans un corps vivant et qui se développent aux dépens de sa substance. Une excroissance parasite.
Fig. ♦ Nous érigerons en banque nationale privilégiée une caisse d'escompte, que quatre arrêts de surséance ont irrévocablement flétrie, nous garantirons ses engagements, nous laisserons étendre sur le royaume entier ses racines parasites et voraces !, MIRAB., Coll. t. II, p. 479
5° Insecte parasite, insecte qui vit sur un autre animal et aux dépens de sa substance.
S. m. pl. Les parasites. Les entozoaires sont des parasites.
6° Se dit d'un oiseau qui poursuit les mouettes pour les obliger à lâcher leur proie.
7° Fig. Terme de littérature. Surabondant, superflu (acception considérée comme un néologisme dans le XVIIIE siècle). ♦ Fuis les longueurs, évite les redites, Bannis enfin tous ces mots parasites Qui, malgré vous, dans le style glissés, Rentrent toujours, quoique toujours chassés, J. B. ROUSS., Épît. I, 1 ♦ Des fadaises parasites, LE P. COURBEVILLE, dans DESFONTAINES ♦ Il [Boileau] nous apprit.... à éviter les tournures lâches, ou prosaïques, ou recherchées, les expressions parasites et les chevilles, LA HARPE, Cours de littérat. t. IX, p. 8, dans POUGENS
SYNONYME
PARASITE, ÉCORNIFLEUR. Gens qu'on appelle trivialement piqueurs d'assiettes, chercheurs de franches lippées, parce qu'ils font métier d'aller manger à la table d'autrui. Le parasite paie en empressements, en complaisances, en bassesses, sa commensalité. L'écornifleur mange ; voilà tout. Il y a des parasites que l'on est bien aise de conserver ; il n'y a pas un écornifleur dont on ne tâche de se défaire, ROUBAUD.
HISTORIQUE
XVIe s. ♦ Ce sont [les créanciers qui espèrent leur payement] mes candidats, mes parasites, mes salueurs, mes diseurs de bon jour, mes orateurs perpetuels, RAB., Pant. III, 3
ÉTYMOLOGIE
Celui qui mange à côté d'un autre, du grec à côté, et, aliment.
Banque Nationale : des millions pour régler un deuxième recours
22 octobre 2012
Martin Vallières, La Presse
Pour la deuxième fois en quelques années à peine, la Banque Nationale devra débourser plusieurs millions de dollars en indemnités auprès de dizaines de milliers de clients auxquels elle a facturé des frais bancaires excessifs.
Et encore une fois, cette coûteuse punition résulte d’une entente conclue à l’amiable afin de régler un recours collectif intenté par l’Union des consommateurs et des clients de la Nationale.
Ce deuxième règlement concerne un recours intenté en avril 2011 pour des frais de protection de découvert sur les comptes personnels, des frais considérés illégaux parce que cette protection était déclarée « sans frais » par la banque.
Plutôt que de persévérer devant les tribunaux, la Nationale vient de conclure une entente de règlement qui lui coûtera près de 5 millions de dollars au cours des prochains mois. Ce montant représente l’ensemble des indemnités qui sont prévues à l’endroit de 200 000 clients qui ont été surfacturés entre le 12 avril 2008 et le 14 novembre 2011, pour leur usage de comptes nommés « Marge de manoeuvre personnelle » et « Fonds de roulement étudiant ».
Or, il n’y a guère plus de deux ans, en juillet 2010, c’est un montant de 6 millions que la banque avait convenu de payer en indemnités pour régler un recours collectif comparable, à propos de frais bancaires considérés excessifs.
Ce premier recours concernait quelque 48 000 clients qui avaient subi une surfacturation de 5 $ par transaction dans leur marge de crédit personnelle.
Ces frais étaient considérés par les plaignants comme l’équivalent d’une hausse cachée du taux d’intérêt annoncé pour leur marge de crédit, ce qui contrevient à la législation québécoise en matière de protection des consommateurs.
Pour la Banque Nationale, il s’agit donc de deux règlements de recours collectif pour des frais bancaires et dont les coûts cumulatifs voisineront les 11 millions, en trois ans à peine.
Comme pour le règlement d’il y a deux ans, celui intervenu pour le second recours devra maintenant être autorisé en Cour supérieure du Québec.
Une audience particulière en Cour est prévue pour le 30 novembre prochain, a indiqué hier l’avocat François Lebeau, de la firme Unterberg Labelle Lebeau. Cette firme est la principale mandataire de l’Union des consommateurs pour ces deux recours collectifs contre la Banque Nationale.
« Au-delà de leurs particularités, ces deux recours et leur règlement subséquent montrent que les clients des banques doivent bien vérifier leurs états de compte et les frais qui y sont facturés », a commenté M. Lebeau.
« D’une part, les banques font parfois des erreurs avec ces frais bancaires. Par ailleurs, elles facturent parfois des frais qui étaient cachés ou mal expliqués dans leurs documents promotionnels. »
Entre-temps, les 200 000 clients de la Nationale qui sont concernés par le second recours réglé à l’amiable devront patienter quelques mois avant d’obtenir leur part de l’indemnité convenue.
Il faudra en effet plusieurs semaines encore aux intervenants pour finaliser les autorisations nécessaires en justice, a expliqué M. Lebeau.
Ensuite, la Banque Nationale devra retracer et calculer le montant d’indemnité pour chacun des clients admissibles, en fonction de la surfacturation subie durant la période visée par le recours collectif.
Par ailleurs, du point de vue des actionnaires de la Banque Nationale, il faudra voir comment ses hauts dirigeants expliqueront ces frais spéciaux de litiges juridiques au moment de leur prochaine présentation de résultats trimestriels.
Dans l’immédiat, malgré une séance baissière hier à la Bourse de Toronto, les actions de la Nationale ont terminé en légère hausse de 0,15 %, à 75,12 $, ce qui est autour de leur moyenne depuis six mois.
Les Québécois jouent leur avenir à la loterie
Un projet-pilote de cours d’éducation économique serait offert l’an prochain
30 octobre 2012
Alexandre Shields, Le Devoir
Les préparatifs vont bon train pour l’élaboration d’un cours d’éducation économique qui pourrait être offert au secondaire, d’abord sous forme de projet-pilote dès l’an prochain. Une absolue nécessité, selon le président de BMO Groupe Financier Québec, Jacques Ménard. Tous les sondages indiquent en effet que les Québécois manquent cruellement de connaissances de base pour prendre de bonnes décisions financières. Certains espèrent même un gain à la loterie pour assurer leur avenir financier.
Selon ce qu’a expliqué lundi M. Ménard, l’idée de réintroduire l’éducation économique dans le cursus scolaire fait bel et bien son chemin. En fait, un « projet-pilote » devrait être soumis sous peu au ministère de l’Éducation du Québec, qui travaille déjà en partenariat avec différents acteurs du milieu financier. BMO Groupe Financier fait partie du groupe, mais aussi la grappe Finance Montréal, Cirano et l’Autorité des marchés financiers.
Un financement de l’ordre de 900 000 $ serait déjà prévu pour le projet, qui pourrait être lancé en 2013. Un cours en bonne et due forme verrait le jour en 2015, si tout se déroule comme prévu. Pour le moment, ce nouvel outil pédagogique destiné aux jeunes pourrait être offert sur une base optionnelle. Mais Jacques Ménard ne cache pas son souhait qu’un éventuel cours soit obligatoire.
L’idée n’est pas de reproduire le cours qui a été aboli au cours des dernières années, a-t-il précisé au Devoir. En fait, on travaille plutôt sur l’élaboration d’un cours qui se veut « dynamique », qui ferait une large place au volet pratique, et non seulement au contenu magistral. On peut ainsi envisager que des exemples pratiques permettront d’aborder des sujets aussi fondamentaux que la question de l’offre et de la demande, a fait valoir le directeur de l’éducation financière à l’Autorité des marchés financiers (AMF), Camille Beaudoin.
L’idée est donc surtout de sensibiliser des jeunes qui commencent à adopter des comportements de consommateurs. Après tout, à la fin du secondaire, plus de la moitié des adolescents ont déjà un emploi et sont de plus en plus happés par la consommation, voire par la surconsommation. D’où le besoin de mieux les préparer afin qu’ils adoptent des comportements responsables. « Les jeunes deviennent des acteurs économiques avant l’âge de 20 ans. Ils sont vulnérables. Ils doivent donc comprendre comment fonctionne le crédit, ou encore être en mesure de lire un contrat de cellulaire, d’assurances, etc. », a illustré M. Ménard.
Des efforts importants devraient être engagés pour les Québécois plus âgés, a prévenu Jacques Ménard. Selon lui, les institutions devraient notamment travailler à simplifier l’information qui est présentée à leurs clients. « Il faut rappeler que près de 40 % de la population québécoise a de faibles capacités de lecture. Difficile, dans ces conditions, de prendre de bonnes décisions financières, alors que celles-ci sont de plus en plus complexes », a-t-il souligné.
Lacunes
Si des acteurs du milieu financier se sentent à ce point interpellés par la question de la littératie financière, c’est aussi parce que, sondage après sondage, on constate que les citoyens ont des lacunes importantes dans ce domaine. Par exemple, une enquête pancanadienne menée au cours des derniers mois par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières a révélé par exemple qu’une personne sur deux ne sait pas que le rendement des fonds communs de placement n’est pas garanti. Les résultats de ce coup de sonde ont fait dire à son patron, Bill Rice, que « les connaissances générales des Canadiens en investissement sont faibles ».
Un indice développé par l’AMF et un autre produit par Desjardins ont aussi mis en lumière de nombreux points faibles. Ainsi, on a constaté que les Québécois connaissent et adoptent à peine plus de la moitié d’un ensemble de comportements vigilants, jugés essentiels par l’AMF pour gérer efficacement leurs finances personnelles, prendre des décisions financières éclairées et prévenir la fraude. Et les jeunes de 18 à 24 ans n’ont pas les connaissances de base pour comprendre les mécanismes de l’épargne.
Un nouveau sondage publié lundi indique par ailleurs qu’un Québécois sur trois estime que gagner à la loterie ou recevoir un important héritage fait partie de ses plans en vue d’assurer son avenir financier, selon un récent sondage commandé par SOS Dettes et Capital One Canada. « Il est troublant de voir autant de Québécois se fier davantage à la loterie qu’à la saine planification financière lorsqu’ils pensent à leur avenir, et j’en vois les effets chaque jour à notre agence, a déploré Estelle Forget, directrice de la succursale, SOS Dettes. Les Québécois doivent accepter le fait qu’il n’existe aucune solution magique pour arriver à bien gérer leurs finances. Cela nécessite un travail acharné et le respect d’un budget déterminé en fonction du revenu. »
L’endettement des ménages canadiens atteint présentement un sommet historique, avec une moyenne de 163 % du revenu disponible.
L’Office d’investissement du régime de pension du Canada (OIRPC) @cppinvestments abandonne son objectif d’atteinte de la carboneutralité en 2050 (net zero), après seulement 3 ans, en l’annonçant dans la section FAQ de son site web. https://t.co/lxMT6ssnF1 https://t.co/1B2LZyT93y pic.twitter.com/ctU3MAF2rW
— Le MÉDAC (@MEDACtionnaires) May 30, 2025
Des investisseurs institutionnels d’importance (950 milliard$ sous gestion) demandent que Musk travaille 40 h/sem. pour Tesla. Ils détiennent 0,25 % des actions de Tesla. https://t.co/ag87Tgkp7I
— Le MÉDAC (@MEDACtionnaires) May 29, 2025
BlackRock parie sur l’intérêt des investisseurs pour le secteur de la défense (en Europe…) en constituant un FNB indiciel. https://t.co/QNey6GoRs2
— Le MÉDAC (@MEDACtionnaires) May 29, 2025
« retirer des sommes de ses comptes de courtage imposables vers des [CELI] en générant ainsi artificiellement des pertes dans les premiers et des gains dans les seconds » — @lautorite https://t.co/gpPQdhi39s
— Le MÉDAC (@MEDACtionnaires) May 29, 2025
« Le remplacement de Bruce Guerriero et de Daniel Rabinowicz est réclamé […] La suppression de la structure à deux catégories d’actions est aussi revendiquée » https://t.co/2C4FI4U2RX
— Le MÉDAC (@MEDACtionnaires) May 23, 2025
Le nombre de propositions d’actionnaire concernant la gouvernance a diminué moins vite que les propositions d’actionnaire sur l’environnement, de 2018 à 2025, aux É.-U.-d’A., selon ISS. Dans l’ensemble, c’est un creux sur 8 ans. https://t.co/dAucnupAPw
— Le MÉDAC (@MEDACtionnaires) May 23, 2025