Évasion fiscale : l’autorégulation bancaire serait une fiction
2015-02-23
Dominique Lemoine
La prétention d’autorégulation de l’industrie bancaire et ses examens mutuels par les pairs sans effets ne trompent plus personne, affirme Pierre Lascoumes, qui est directeur de recherche au CNRS-Centre d’étude européenne de Sciences Po.
Selon les propos de Pierre Lascoumes qui sont publiés par Le Monde, les institutions financières ont fait la preuve que leur prétention à l’autorégulation a facilité l’organisation de la fraude fiscale et ont échoué à faire croire qu’elles sont les mieux placées pour discipliner leurs pratiques.
« Les affaires récentes concernant HSBC, le Crédit Suisse ou l’Union des banques suisses (et d’autres) montrent les limites de la capacité des acteurs financiers à s’autoréguler. Scandale après scandale, ces acteurs sont parvenus à échapper à des contrôles publics exigeants », soutient le directeur de recherche au CNRS-Centre d’étude européenne.
Pierre Lascoumes mentionne que les gouvernants et les autorités politiques nationales ne sont parvenus, après la crise de 2008, qu’à limiter à la marge les activités spéculatives des banques, même les autorités qui s’étaient laissées persuader des bonnes intentions des institutions financières, qui sont aujourd’hui mises en cause pour leur aveuglement, comme en Suisse et en Grande-Bretagne.
Ainsi, « ce qui apparaît au grand jour, c’est le double jeu des grandes banques qui continuent (malgré leurs promesses) d’offrir à une partie sélectionnée de leur clientèle un ensemble de services d’anonymisation et de dissimulation qui permettent à une partie de l’élite mondiale et aux plus grandes entreprises d’organiser leurs évasions fiscales et financières », ajoute Pierre Lascoumes.
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