📷 Arnaud Jaegers, Unsplash

Propositions des partis pour une économie plus « responsable »

2022-09-23
Dominique Lemoine

Les rôles des actionnaires, l’économie circulaire et responsable pour les parties concernées et la protection des sièges sociaux apparaissent à des degrés divers dans les plans des cinq partis politiques grand public.

La plateforme électorale du parti politique au pouvoir avant le déclenchement de la campagne électorale, la Coalition Avenir Québec, ne contient pas le mot « actionnaire », ni les locutions « économie circulaire » et « siège social ». Selon cette plateforme, la « responsabilité » est une affaire et un devoir d’État et de ministres, mais celle de l’investissement et des acteurs économiques privés envers les parties concernées par leurs décisions peut continuer d’être à son niveau actuel.

Le « livre » du Parti libéral, qui occupait le rôle d’opposition officielle avant la campagne, ne contient pas le mot « actionnaire » non plus, ni la locution « siège social ». Il mentionne un soutien à des entreprises « qui font du respect des capacités de la planète une priorité », le développement d’une « stratégie de l’économie circulaire », ainsi que l’adoption d’une loi « pour contrer l’obsolescence programmée qui renforcera le droit à la réparation des biens ».

Le « projet » du Parti québécois, ancien parti au pouvoir et de l’opposition officielle, ne contient pas le mot « actionnaire ». Il affirme que pour bénéficier d’un soutien financier de l’État, les entreprises devront s’engager à maintenir à long terme leur siège social au Québec et à y payer des impôts sans utiliser de paradis fiscaux. Et ce, pour maintenir ici des « sièges sociaux d’importance » et favoriser « l’émergence de compagnies nationales responsables ». De plus, il propose une « économie circulaire » reposant sur l’écoconception, les circuits courts de production-consommation, la récupération, la réutilisation, le recyclage et la réparation, donc contre l’obsolescence programmée.

La plateforme de Québec solidaire ne contient pas le mot « actionnaire », ni la locution « siège social ». On y trouve l’idée de mettre en place une « économie sociale et circulaire », ainsi que celle de créer une certification de fabrication au Québec, « pour stimuler la consommation locale ». On y trouve aussi les propositions d’adopter une politique d’approvisionnement local et de rendre prioritaire le maintien des commerces de proximité. De plus, selon son programme mis à jour en 2019, des actionnaires sont « avides de rendements » et des « mises à pied massives » sont décidées par des directions pour leur plaire.

Le document du petit dernier, le Parti conservateur du Québec, n’inclut pas le mot « actionnaire », ni les locutions « économie circulaire » et « siège social ». Pour ce parti, « stimuler la croissance des entreprises québécoises » signifie leur donner un crédit d’impôt de manière à faciliter leur inscription en bourse et à couvrir leurs dépenses de conformité. Cela signifie aussi de contrôler le « coût du capital », ce qui inclut le capital humain, c’est-à-dire notamment le coût de la main-d’oeuvre, donc le coût des ressources humaines, donc le coût d’acquisition de votre labeur. Dans ce plan, ce qui reste ensuite d’épargne à certains Québécois doit ensuite être canalisé et retourné vers le capital d’entreprises, par la « mise en place de conditions » d’incitation des gens à « investir leurs épargnes dans des entreprises qui investissent au Québec », donc qui ne sont pas nécessairement du Québec.

Lire aussi :

Sport et capitalisme de parties concernées ›››

De vieilles gardes font obstacle au progrès ›››

Fin de règne pour les élections en bloc de listes exclusives de candidats ›››

Partenaires :