Le « capitalien », un actionnaire responsable et musclé!

17 novembre 2014
Jean-François Venne

Les Québécois sont plus riches qu’ils ne le pensent et ont un immense pouvoir qu’ils tardent àutiliser. C’est le diagnostic que fait Normand Caron, formateur au Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC). Il appelle à l’émergence d’un nouveau type d’investisseur : le « capitalien ».

Conseiller : Depuis plusieurs années, les discours politiques et médiatiques dénoncent lendettement des Québécois. Or, vous nous invitez plutôt àprendre conscience de notre richesse collective. Sur quoi vous basez-vous?

Normand Caron : Ce discours morose sur la dette des ménages m’exaspère. Le portrait que donnent les chiffres sur l’épargne et l’investissement au Québec est en fait beaucoup plus nuancé. À la fin décembre 2013, la valeur des actifs sous gestion de l’ensemble de nos instruments financiers publics et privés (coopératives d’épargne, mutuelles d’assurance, régimes d’épargne retraite, études ou actions, fonds de travailleurs, etc.) dépassait les 885 G $. C’est plus de 260 000 $ par ménage! S’il y a un problème au Québec, il se situe bien plus sur le plan de la répartition des richesses. Une partie de la population concentre une grande part des richesses et est très peu endettée, alors qu’une autre a peu de richesses et beaucoup de dettes. Reste que globalement, les Québécois détiennent 86 G $ en dépôts libres, pour 52 G $ de dettes à la consommation. À la rigueur, on pourrait effacer cette dette d’un coup! Mais le discours est toujours plus dramatique. Les analystes des médias présentent toujours le ratio d’endettement par rapport au revenu disponible, mais sans tenir compte des actifs. Pourtant, la même dette n’a pas un poids identique pour une personne possédant beaucoup d’actifs que pour une autre en ayant peu.

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