Parizeau règle des comptes avec Obama et les agences de notation

Montréal, le 13 avril 2015 — L’ex-premier ministre Jacques Parizeau reproche à Barack Obama d’avoir donné 750 milliards de dollars aux banques et accuse les agences de notation d’avoir été complaisantes sur le commerce de prêts à haut risque.

Dans une entrevue accordée le 6 avril 2015 à Michel Lacombe, de l’émission « Le 21e » à Radio-Canada, Jacques Parizeau, qui est aussi conseiller spécial auprès du conseil d’administration du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC), a ainsi rappelé le sauvetage des banques par l'État fédéral américain.

« Barack Obama a failli changer des choses, Barack Obama a été un merveilleux rêve pendant quelques années, jusqu’à ce que finalement ça s’écroule quand il a donné 750 milliards de dollars aux banques pour les sauver et a laissé trois millions de personnes perdre leur maison. Là, ça été la fin du rêve », a soutenu Jacques Parizeau.

Selon Parizeau, « les agences de notation Standard & Poor et Moody’s ont jusqu’à la dernière minute accordé la cote AAA aux prêts à haut risque pourris ». Il a ajouté que c’est pour cette raison qu’elles sont maintenant en procès et menacées de devoir payer des milliards en amendes. « Aux États-Unis, au moins il y a ça [les agences de notation ont des procès et payent], quand on pense que les États tremblent devant une décote de S&P ».

À ce sujet, l’ancien ministre des Finances a convenu qu’il « n’est pas normal » que le ministre des finances d’un État puisse désormais affirmer qu’il est « obligé » d’adopter une mesure car sinon la cote de son État sera plus basse et rembourser la dette sera plus cher, à l’encontre du « sens de l’État », et que tout le monde acquiesce.

Encore plus anormal, selon Parizeau, est de considérer les agences de notation comme étant des juges objectifs et crédibles des finances d’un État, « quand elles ont eu le culot de coter AAA des milliards en obligations qu’elles savaient être pourries ». À son avis, la classe politique a « peur » de la classe économique et financière et ne sait pas distinguer ses « menaces sérieuses » de ses « menaces bidons » et « paniques artificielles montées ».

De plus, « si on veut améliorer les choses, il est inévitable de devoir faire de la politique », a ajouté Parizeau, bien qu’il considère par expérience qu’il s’agit d’un métier « détestable ». De façon similaire, le MÉDAC considère que faire l’effort de participer à la démocratie actionnariale, c’est aussi faire de la politique pour améliorer les choses, et ce, comme le dit Parizeau, dans un « océan d’orteils » sensibles qui peuvent être écrasés ou se sentir écrasés.

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