Essais de règles de divulgation qui manquent d’aplomb outre-mer
18 août 2015
Dominique Lemoine
En Angleterre, des règles de transparence plus sévères obligeant depuis 2013 les grandes entreprises à publier des données sur la rémunération des patrons n’auraient pas été suffisantes pour réduire ou contrôler les inégalités.
Selon la directrice du centre d’études High Pay Centre, Deborah Hargreaves, dont les propos sont rapportés par l’Agence France-Presse, « il est clair que ces réformes n’ont pas du tout fait assez pour commencer à bâtir une culture de la rémunération dans laquelle tout le monde est récompensé équitablement et proportionnellement pour son travail ».
Une étude récente du High Pay Centre révèlerait qu’en 2014 la rémunération moyenne des dirigeants des grandes entreprises qui sont cotées à la Bourse de Londres aurait été 183 fois plus élevée que la rémunération moyenne d’un employé à temps plein au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, comparativement à 160 fois supérieure en 2010.
Selon une secrétaire générale de la confédération syndicale TUC, cet accroissement de l’inégalité entre les rémunérations et la chute simultanée du niveau de vie du groupe des travailleurs sont d’autant plus inacceptables qu’ils surviennent dans un contexte de recherche de moteurs de reprise de la croissance économique.
« Après des années de chute du niveau de vie, c’est une honte que les dirigeants d’entreprises s’arrogent une part toujours plus importante des fruits de la croissance. Nous avon besoin d’une reprise qui bénéficie au plus grand nombre et pas seulement à quelques-uns », aurait affirmé Frances O’Grady.
Rappelons qu’en juin 2015, nul autre qu’un groupe d’experts du Fonds monétaire international (FMI) a produit une étude selon laquelle les inégalités économiques et sociales seraient des freins à la croissance économique, parce que les hausses de revenus des plus riches seraient accumulées, plutôt que dépensées et ainsi réinjectées dans l’économie comme les hausses de revenus de plus pauvres, contrairement à ce que prétend la « théorie du ruissellement ».
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