Charge anti-austérité par des économistes du FMI

16 juin 2015
Dominique Lemoine

Plus les revenus qui sont accaparés par les 20 % mieux nantis seraient élevés, moins la croissance économique serait forte.

Le quotidien Le Monde rapporte que des économistes du Fonds monétaire international (FMI) affirment que les inégalités de revenus nuiraient à la croissance économique et contestent la croyance selon laquelle les nouveaux revenus des plus riches contribuent à la croissance économique.

« Lorsque la part de gâteau des 20 % plus aisés augmente de 1 %, le produit intérieur brut (PIB) progresse moins (-0,08 point) dans les cinq ans qui suivent », rapporte Le Monde, qui ajoute que ce constat va à l’encontre de l’idée en faveur de baisses d’impôt pour les hauts et très hauts revenus.

En revanche, souligne Le Monde, « une augmentation de même importance (+1 %) de la part des revenus qui est détenue par les 20 % les plus pauvres est associée à une croissance plus forte de 0,38 point ». Une telle corrélation positive serait aussi observée avec la classe moyenne.

Selon les économistes du FMI donc, qui selon Le Monde auraient lancé ce débat sans pour l’instant y engager leur institution, il vaudrait mieux réduire les inégalités de revenus pour soutenir la croissance économique.

Le Monde rappelle que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est récemment parvenue à des conclusions similaires, selon lesquelles 4,7 points de croissance cumulée auraient été perdus dans les pays avancés entre 1985 et 2005 en raison de la hausse des inégalités.

Selon un tableau publié par le New York Times qui est basé sur des données du Census of Labor Statistics aux États-Unis, les dépenses des ménages, soit l’un des principaux moteurs de profits des entreprises et de croissance économique, auraient justement diminuées de 2 % entre 1989 et 2013.

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