Davantage de surveillance et de reddition de comptes à prévoir en 2023
25 novembre 2022
Dominique Lemoine
Des actionnaires rappelleront à des CA leurs cibles, engagements et responsabilités en matière de préparation et d’adaptation face aux risques environnementaux, informatiques et sociaux, lors de la saison 2023 des assemblées annuelles d’actionnaires.
Le cabinet-conseil en matière de votation par procuration Glass Lewis a rendu public la semaine dernière ses priorités et recommandations 2023 pour les investisseurs institutionnels.
Ses chevaux de bataille en 2023 incluront la surveillance par les actionnaires de la surveillance et de la transparence des administrateurs quant aux risques informatiques pouvant avoir des conséquences sur les parties concernées par les activités de l’entreprise, avec comme moyen de persuasion des recommandations de ne pas réélire des administrateurs prouvés inadéquats.
Les actionnaires se verront aussi suggérer de voter contre des présidents de comités de conseils d’administration responsables de la supervision de la gouverne de l’entreprise quand le comité aura échoué à divulguer clairement et concrètement les actions du CA pour surveiller les risques environnementaux et sociaux.
Glass Lewis considèrera désormais que les risques climatiques sont des risques concrets et réels pour toutes les entreprises et que les entreprises dont les émissions de gaz à effet de serre représentent un risque collectif et financier doivent divulguer de manière exhaustive et explicite comment elles atténuent ces risques.
Les engagements des administrateurs sur d’autres CA seront eux aussi surveillés de près pour éviter des surcharges de travail de supervision nuisibles pour la bonne direction de toutes les entreprises concernées. Les hauts dirigeants qui siègeront sur deux CA externes seront considérés en surcharge de travail et Glass Lewis se donne le droit de recommander de voter contre.
Des administrateurs impliqués dans l’échec d’une entreprise à atteindre 30 % de représentation des femmes à son CA et à faire en sorte que 50 % de la rémunération incitative à long terme des hauts dirigeants soit basée sur leurs performances subiront eux aussi des recommandations de voter contre leur réélection. Les entreprises qui obtiendront des niveaux d’appui inquiétants aux votes consultatifs sur la rémunération seront aussi surveillées.
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