📷 Anirban Mukhopadhyay, imaggeo.egu.eu, CC BY 3.0

Faire nos propres recherches, faute de mieux

11 mars 2022
Dominique Lemoine

L’absence d’imposition, par les autorités, de méthodes d’évaluation normalisées des risques des entreprises liés aux changements climatiques contraint chaque investisseur à faire ses propres recherches, laisse entendre la firme KPMG.

Selon le cabinet d’audit, de fiscalité et de services-conseils KPMG, sur la base d’un rapport qu’il a produit, pour l’instant « chaque investisseur fait ses propres recherches fondamentales ou applique ses propres stratégies quantitatives ».

KPMG affirme que des investisseurs se retrouvent dans cette position, parce qu’il « n’existe pas de méthode généralement reconnue pour intégrer les risques et les occasions liés aux changements climatiques dans les évaluations des sociétés ».

En conséquence, dans des marchés financiers laissés à eux-mêmes par les autorités qui pourraient intervenir et imposer des méthodes normalisées d’évaluation et de tarification des risques, par exemple le cadre du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC), « les complexités, les incertitudes et les lacunes en matière de données auxquelles sont confrontés les investisseurs font en sorte qu’il est difficile pour les marchés financiers de faire face efficacement aux changements climatiques », soutient KPMG.

Par exemple, en raison d’enjeux de divulgation et de disponibilité de données « cohérentes et fiables », ainsi que de préférences d’intervenants sur le marché pour le court terme, des prix d’actifs ne reflètent pas pleinement les risques de l’entreprise liés aux changements climatiques, des évaluations de répercussions sont erronées, tant du côté des entreprises que des investisseurs, et des investisseurs ont tendance à « sous-estimer les risques permanents liés aux changements climatiques, comme la montée du niveau des mers ».

Selon Reuters, sur la base d’un rapport produit par l’organisme CDP, qui propose un système de divulgation environnementale pour les entreprises, presque toutes les divulgations des entreprises au sujet de leur transition climatique manquent de données, ainsi que de plans détaillés, pour appuyer les cibles et les engagements climatiques ambitieux qu’elles prétendent avoir.

En termes de rendement pour les investisseurs, les risques liés à ces décalages, erreurs et sous-estimations incluent que les risques d’entreprises dont ils détiennent des actions leur soient « facturés sur le marché au moment où les [leurs] avoirs seront vendus ».

« La question de savoir si les marchés fixent efficacement les prix de ces risques n’est plus seulement théorique […] Les marchés financiers à eux seuls ne peuvent pas gérer efficacement les risques et les occasions liés au climat », prévient KPMG, invitant les gouvernements et les organismes de réglementation à s’en mêler, en ayant recours à la législation.

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