Devoir séparer soi-même le bon grain de l’ivraie en responsabilité climatique

12 novembre 2021
Dominique Lemoine

Sous l’averse d’engagements climatiques pris ces derniers jours, l’actionnaire éthique ne peut que croire sur parole ou faire ses propres recherches sur la sincérité des paroles des émetteurs de titres et des fournisseurs de produits de placements financiers.

Même Mark Carney a reconnu qu’il existe un « sain scepticisme » chez les gestionnaires d’actifs, petits et grands, au sujet des étiquettes « ESG », « durable » ou « zéro net » apposées à des produits, dans le cadre d’une entrevue accordée à la chaîne Bloomberg.

Carney, rappelons-le, est soupçonné « de permettre à certaines des plus grandes banques de l’utiliser, lui et l’alliance bancaire Net Zéro, comme couverture commode pour continuer à financer la production et l’expansion des combustibles fossiles ».

Réhabiliter l’être humain engagé non expert laissé à lui-même

« Malgré de récents développements réglementaires, si vous voulez investir de manière durable, vous devriez faire votre propre recherche », affirme Global News, sur la base de propos recueillis auprès de Jan Mahrt-Smith et Tim Nash, respectivement professeur de finance à l’Université de Toronto et fondateur de la firme Good Investing, qui aide des clients à investir selon leurs valeurs.

Selon Tim Nash, dans l’état actuel du système, un acheteur de titres et de produits financiers « doit faire ses devoirs », un peu comme à l’arrivée des premières certifications biologiques sur des aliments.

Le diable est dans les détails

Par exemple, selon Nash, un épargnant qui considère un fonds commun de placement ou un fonds indiciel négociable en bourse dits « ESG » peut avoir intérêt à comparer les prétentions et les ingrédients. C’est-à-dire à comparer la brochure marketing avec la liste complète, dans le prospectus, des entreprises dont le titre est détenu par le fonds, car il pourrait y trouver des pétrolières et des gazières jugées juste moins pires que les autres.

Pour l’instant, selon Mahrt-Smith, des entreprises qui parlent de leurs impacts environnementaux et sociaux ont suffisamment de latitude pour n’avoir qu’à grappiller des informations qui les montrent sous leur meilleur jour sans devoir mentir grossièrement.

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