Postes d’influence abolis plutôt que cédés à des femmes
16 avril 2021
Dominique Lemoine
Des fauteuils de conseils d’administration sont retirés de la table ou laissés vides plutôt que concédés à des administratrices dans des entreprises du Canada inscrites à la Bourse de Toronto.
Selon une étude menée par le Conference Board du Canada, 23 % des fauteuils de conseils d’administration libérés par leur occupant en 2018 ont été retirés ou laissés vides.
Si 100 % de sièges retirés ou laissés vides en 2018 avaient été cédés à des femmes, l’attribution des sièges libérés en 2018 aurait été presque paritaire, avec 47 % des sièges libérés cédés à des femmes, et 53 % des sièges libérés donnés à des hommes.
À ce rythme, la parité dans l’occupation du total des sièges de l’échantillon pourrait être atteinte en 2026 à partir de 2021, selon le Conference Board.
Contrôler et maintenir le deuxième sexe « à sa place » pendant le plus longtemps possible
Cependant, ce n’est pas ce qui se produit. Seulement 24 % des sièges libérés ont été cédés à des femmes, contre seulement 20 % en 2017, tandis que 53 % ont été donnés à des hommes, contre le même 53 % 2017.
À ce rythme actuel, la parité dans l’occupation du total des sièges de l’échantillon pourrait être atteinte en 2038 à partir de 2021, selon le Conference Board.
Encore loin de la victoire, 15,1 % sièges administratifs au Canada en 2018 étaient détenus par des femmes, comparativement à 13,5 % en 2017, à 11,7 % en 2016 et à 10,7 % en 2015.
S’accrocher par instinct de conservation au pouvoir
Certains individus décident ainsi que la progression des femmes dans l’occupation des postes administratifs se fera à un rythme d’environ 1,8 % par an, plutôt qu’à un rythme de 6,4 % par an.
« La sous-représentation des femmes aux conseils d’administration pourrait être résolue à un rythme beaucoup plus rapide si combler les postes libres était utilisé comme levier à coups de recrutement concerté et d’efforts de sélection », selon le Conference Board.
Ce dernier évoque aussi les « nécessités » d’une « compréhension plus profonde des dynamiques cachées dans la sélection et l’invitation des femmes aux conseils d’administration du Canada », ainsi que d’une « meilleure compréhension des raisons derrière les barrières persistantes à faire appel à plus de femmes aux conseils d’administration ».
La recherche du Conference Board a été effectuée auprès de 589 entreprises du Canada à partir de données de divulgations publiques.
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