Application du principe de durabilité aux dividendes
4 septembre 2020
Dominique Lemoine
Le bris de normalité pandémique en matière de dividendes pourrait lui aussi devenir une nouvelle normalité.
Selon un texte produit par le quotidien financier anglais Financial Times (FT), 450 entreprises inscrites du Royaume-Uni ont annulé, suspendu ou réduit en 2020 les dividendes versés aux détenteurs de leurs actions.
Par contre, au Canada, selon un texte produit par MarketWatch, les paiements de dividendes auraient augmenté de 4,1 % au deuxième trimestre de 2020, comparativement à une diminution de 22 % dans le monde.
Parmi les entreprises qui dans le contexte de la pandémie ont annulé, suspendu ou réduit leurs dividendes aux actionnaires, certaines préfèreraient ne jamais les rétablir, ou ne jamais les rétablir à leur niveau pré-COVID.
Selon le Financial Times, même avant la pandémie, il existait des préoccupations au sujet de la « non-durabilité » des paiements de dividendes effectués par certaines entreprises et dans certains secteurs d’activité.
Les pertes liées à la pandémie auraient fourni des arguments à des entreprises qui désiraient déjà réduire leurs dividendes à un niveau « plus soutenable à long terme », selon un analyste du secteur privé cité par FT.
Le ruissellement des profits sous les projecteurs
De plus, notamment en raison de la quantité d’aide financière de l’État obtenue dans le contexte de la pandémie par des entreprises qui ne s’étaient pas préparées un coussin financier pour faire face aux crises, des pressions politiques et sociales accrues seront exercées sur les manières dont les entreprises utilisent leurs revenus, selon un gestionnaire de fonds dont les propos sont aussi rapportés par FT.
« Les entreprises devront réfléchir beaucoup plus à comment elles répartissent leur capital », soutient-il.
Un autre observateur cité par FT dit s’attendre à un retour des dividendes en fonction du retour des revenus, mais avec un décalage.
Si ce décalage ressemble à celui entre la reprise des revenus des employeurs renfloués, la reprise de la croissance de la rémunération des hauts dirigeants et la reprise de la croissance de la rémunération des travailleurs après la crise de 2008, les actionnaires de toutes tailles ne reverront pas avant longtemps le niveau mondial record de paiements de dividendes de 2019.
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