Savoir être patient malgré tout

28 février 2020
Dominique Lemoine

Tandis que la fièvre prend le spéculateur, l’investisseur à long terme peut respirer par le nez, et dormir sur ses deux oreilles.

Dans le contexte des récents mouvements des marchés des actions que certains associent au coronavirus et d’autres à des réalités économiques plus profondes, le chroniqueur du New York Times Ron Lieber affirme dans une texte récent repris hier dans le Globe and Mail que les investisseurs à long terme, qui épargnent généralement pour la retraite, ont intérêt à prendre du recul, réfléchir et ignorer le jeu médiatisé des prédictions spéculatives.

« Personne ne peut encore savoir comment le virus affectera les États-Unis et si l’impact économique à court terme de la présence du virus réduira les profits à long terme », soutient-il.

Lieber considère que, pour les épargnants à long terme calmes et réfléchis, il n’y avait pas, cette semaine, de raison de succomber à la panique et de prendre des décisions de placement radicales, et ce, même si les marchés sont entrés en correction sur six jours (-12 % pour le S&P 500) et que des entreprises blâment déjà d’avance le coronavirus pour leur futurs résultats décevants.

Voir plus loin que le bout de son nez

Selon Lieber, « le système a [historiquement] eu tendance à repayer les gens patients qui ont conservé sur six ou sept décennies d’épargne leur collection diversifiée d’actions », notamment comme remède préventif pour combattre l’inflation.

Par exemple, à son avis, le plus probable est que le gain de 180 % d’un épargnant lambda sur le marché des actions depuis environ dix ans, c’est-à-dire depuis la crise de 2008, pourrait être réduit à court terme de 10 à 40 %, être suivi d’un plateau, puis rebondir à la hausse à des niveaux encore jamais atteints.

Lieber ajoute que les investisseurs qui se mettent en colère en raison des fluctuations financières à court terme sont plutôt des investisseurs à court terme qui « essayent de déterminer les moments les plus propices pour vendre haut et acheter bas » (market timing).

Récemment, Lieber a en particulier aussi écrit au sujet de la composition de portefeuilles dits socialement responsables. Il a dans le passé écrit pour The Wall Street Journal, Fast Company et Fortune.

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