Des rémunérations excessives comme facteur parmi d’autres
27 octobre 2016
Dominique Lemoine
Les membres des comités de rémunération devraient avoir une bonne compréhension de la relation entre la rémunération des dirigeants des sociétés et l’ampleur des écarts et des inégalités de revenus.
Pay Governance, qui se présente comme étant une firme indépendante de services-conseils auprès des comités de rémunération des sociétés, rappelle que la divulgation de ratios de rémunération dans les circulaires de sollicitation de procurations, à partir de 2018, pour pouvoir comparer la rémunération des chefs de la direction à celle de l’employé médian, tel qu’imposé par la loi Dodd-Frank, amènera forcément à la table des conseils d’administration ces deux enjeux « liés ».
Cette firme mentionne aussi, dans des notes de recherche, que la croissance de la rémunération des chefs de la direction (+10,8 %) des plus grandes entreprises des États-Unis au cours des trente dernières années a été « beaucoup plus rapide » que la croissance des salaires moyens (+4.2 %), le tout en dollars non indexés.
« Une croissance des niveaux de rémunération des dirigeants de sociétés ouvertes explique en partie l’augmentation des inégalités de revenus aux États-Unis », convient Pay Governance.
Cependant, la firme laisse entendre que la hausse des écarts de rémunérations pourrait être le résultat de caractéristiques persistantes du marché du travail et de la « réalité économique », telles que la mondialisation et le progrès technologique, plutôt que le résultat d’un échec du gouvernement d’entreprise, de régimes fiscaux trop favorables, d’une connivence entre les conseils d’administration et les directions, ou d’une ladrerie non proportionnelle avec la performance de l’entreprise.
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