Abattre les conflits d’intérêts les uns après les autres

Montréal, le 3 décembre 2015 — Dans le débat sur l’interdiction ou non des commissions de suivi, le MÉDAC se range fermement et avec crédibilité du côté des petits épargnants et de l’abolition de ces commissions aux vendeurs de services et produits financiers.

La commission de suivi est versée périodiquement par un fonds commun de placement ou par une société d’investissement à capital variable à son représentant, en guise de rémunération pour services continus fournis à ses clients. Elle correspond habituellement à un pourcentage de la valeur totale des placements que détiennent les clients du représentant dans le FCP ou la SICAV.

Le MÉDAC considère inadmissible que des conseils reçus et des résultats de placements de petits épargnants puissent varier en fonction des formes de rémunération de leurs conseillers par les fournisseurs de produits financiers, tel que démontré par une analyse documentaire du Groupe Brondesbury pour les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM).

Selon le MÉDAC donc, recommander la prudence des régulateurs par rapport à l’abolition de commissions de suivi tout en prétendant défendre les intérêts des détenteurs de petits comptes ne serait vraiment pas crédible, en particulier de la part d’une source d’information comme Finance et Investissement, qui vise ouvertement le lectorat composé « des représentants en épargne collective, des conseillers en valeurs mobilières, des conseillers en sécurité financière et des planificateurs financiers ».

Dans un éditorial, l’équipe de Finance et Investissement soutient que des clients qui ont de petits comptes pourraient perdre et être privés des conseils personnalisés, ainsi qu’être délaissés par des institutions financières, si les commissions de suivi étaient abolies, puisque conseillers et institutions pourraient privilégier alors, comme dans d’autres pays, des outils automatiques de conseil.

De son côté, plutôt que de se soumettre à une telle réaction éthiquement douteuse de leur part, le MÉDAC propose de dénoncer et de combattre le fait que des conseillers et des institutions financières puissent réagir à l’abolition des commissions de suivi en pénalisant le petit épargnant, c’est-à-dire en remplaçant leurs conseils personnalisés par des robots-conseillers.

De plus, du point de vue du MÉDAC et d’analyses récentes, contrairement à celui de Finance et Investissement, des conseils et des recommandations de placement personnalisés mais biaisés en fonction d’un modèle de rémunération de ces dits conseils ne valent pas nécessairement mieux pour les petits épargnants que des services de gestion automatisés.

Lire aussi :

Mémoire du MÉDAC sur les frais des organismes de placement collectifs (*.pdf) ›››

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