Exiger des banques qu’elles changent, sur le plancher des assemblées
Montréal, le 17 mars 2017 — La modification du comportement agressif des banques envers leurs clients passe par le plancher des assemblées annuelles des actionnaires, ont déclaré Normand Caron et Daniel Thouin cette semaine dans les médias.
Invité à commenter, sur les ondes de Radio-Canada, la nouvelle selon laquelle des employés de banques du Canada auraient subi des pressions pour tromper des petits épargnants en les faisant payer pour des produits et services financiers dont ils n’avaient ni besoin ni les moyens, Normand Caron a affirmé qu’une commission d’enquête parlementaire ne suffira pas à contraindre la « machine » financière.
Le conseiller en formation au Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) a mentionné que les récentes révélations ne sont pas surprenantes, puisque des membres du MÉDAC avaient déjà aussi témoigné de pressions semblables exercées sur eux pour acheter des produits et services d’épargne et de placement, mais il a soutenu que les récentes révélations fournissent d’autres preuves concrètes.
À son avis, la vente insistante forcée par les employeurs, par exemple de véhicules de placement toxiques, plus risqués ou promettant des taux de rendement gonflés, est inacceptable, en contradiction avec les codes de déontologie des institutions financières et explicable par les rémunérations excessives des hauts dirigeants des banques qui doivent être soutirées des comptes d’épargne et de placement.
« En 2016 il s’est payé 180 millions de dollars en rémunération pour les 25 plus hauts dirigeants des cinq grandes banques. »
— Normand Caron
Ainsi, il a précisé que forcer les banques à mettre fin à leurs comportements et modèles d’affaires agressifs envers les clients passe notamment par les forcer à revoir leurs modes de rémunération des hauts dirigeants, une bataille morale qui se déroule sur le champ de bataille des assemblées annuelles des actionnaires (AAA) et à laquelle le MÉDAC se fait un devoir et se donne la mission de contribuer depuis des années par l’entremise de propositions d’actionnaire.
De son côté, le président du MÉDAC, Daniel Thouin, a été entendu à travers le réseau de Radio-Canada d’un océan à l’autre. Il a notamment rappelé que la Loi sur la protection du consommateur (LPC) du Québec s’applique encore aux banques fédérales et qu’elle pourrait servir de modèle à une amélioration des lois au Canada, d’où l’acharnement de Bay Street à vouloir affaiblir sa portée et son application. De plus, il a ajouté que le MÉDAC sera au front dès le 30 mars à l’AAA de la TD à Toronto, soit longtemps avant que l’enquête fédérale de l’Agence de la consommation en matière financière (ACFC) puisse avoir aboutie à quelque chose.
« Théoriquement les banques doivent avoir comme intérêt l’intérêt du client, ce qui n’est pas compatible avec la vente sous pression. [...] Qui est le bénéficiaire de l’endettement individuel? Les banques. Plus on est endettés plus on dépend des banques. »
— Daniel Thouin
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