Le MÉDAC invite les dirigeants à s’inspirer de Sophie Brochu
Montréal le 14 février 2017 — Le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) salue l’intervention de la dirigeante Sophie Brochu pour rappeler à d’autres dirigeants qu’ils ont des rôles et des responsabilités en matière d’enjeux sociaux et économiques, et espère qu’il ne s’agit pas que d’une opération charme pour Gaz Métro.
La présidente et chef de la direction de Gaz Métro, dans le cadre d’un discours devant d’autres dirigeants notamment rapporté par La Presse canadienne, a invité les dirigeants et les investisseurs à utiliser l’argent et l’emploi comme « leviers sociaux pour améliorer le système dans lequel nous vivons ».
Les dirigeants et les investisseurs « détiennent deux des principaux leviers de l’évolution et de l’organisation de nos sociétés : les emplois et l’argent. […] À la fin, c’est nous qui créons les emplois », soutient la dirigeante, qui est économiste de formation et qui se dit « capitaliste », rapporte La Presse canadienne.
Recherche d’un équilibre entre le « profit raisonnable » et le coeur?
Selon ses propos rapportés, les dirigeants et les actionnaires devraient accepter de « laisser aller quelques points de rendement de base » et « cesser d’être obnubilés par les résultats du trimestre à venir », pour « élargir leurs critères » de satisfaction et sélection. « Il y a un effort à faire afin que nos analyses de coûts-bénéfices incluent d’autres critères que financiers », cite Les Affaires.
De plus, Sophie Brochu aurait déclaré que « le bien que l’on peut faire ou le mal qu’on peut induire dans nos décisions d’investissement, dans nos décisions de localisation ou de délocalisation » doivent être considérés à chaque prise de décision.
Toujours selon La Presse canadienne, la patronne de Gaz Métro prône « investir pour faire mieux, et non en rachetant nos propres actions, ce qui est l’équivalent financier d’un chien qui court après sa queue ». Elle aurait ainsi fait la promotion de l’investissement dans la formation de la main-d’oeuvre et dans l’aide à des organismes communautaires, ainsi que de l’idée d’un salaire minimum à 15 $ l’heure, dans un contexte où trop de salariés doivent avoir recours aux banques alimentaires malgré leur salaire.
Décodage du message par le MÉDAC
Selon le président du MÉDAC, Daniel Thouin, « cette prise de position est en lien direct avec notre contestation du mode de rémunération des dirigeants par comparaison à leurs pairs que nous dénonçons depuis des années ».
Daniel Thouin souligne aussi le mérite de la dénonciation par Sophie Brochu « des règles restrictives de reconnaissance des diplômes des nouveaux arrivants par des ordres professionnels ». Selon lui, ces règles sont « un frein puissant à l’intégration des immigrants au milieu du travail et à l’utilisation de leurs compétences et de leurs qualifications ».
Selon Les Affaires, en point de presse après son allocution, Sophie Brochu aurait nuancé que tous les secteurs « n’ont pas nécessairement la marge de manœuvre pour réduire leurs rendements au nom de la paix sociale », refusant par ailleurs de « quantifier la baisse de rendement à laquelle elle pensait » lors de son discours et précisant qu’il s’agit avant tout d’un « concept ».
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