Entre 8 et 15 G$ en pertes fiscales d’un océan à l’autre
14 octobre 2015
Dominique Lemoine
La croissance de la fuite de capitaux vers les paradis fiscaux est qualifiée de « phénoménale » par l’IRÉC dans une fiche technique.
L’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) affirme dans sa fiche technique que les stocks d’actifs détenus dans sept pays reconnus comme étant des paradis fiscaux ont été multipliés par 37,6 sur une période de vingt-sept années, tandis que le PIB canadien n’aurait été multiplié que par 3,3 sur la même période.
L’IRÉC précise avoir puisé ces données à partir de la base de données de Statistique Canada sur le bilan des investissements directs à l’étranger (IDE) pour construire sa fiche technique qui « trace l’évolution des transferts d’actifs vers les sept principaux paradis fiscaux vers lesquels se sont tournés les contribuables canadiens entre 1987 et 2014 ».
Selon l’IRÉC, « 2014 fut l’année où le bilan net de l’investissement direct du Canada à l’étranger a atteint un sommet jamais enregistré dans son histoire. Le stock d’actif caché dans sept paradis fiscaux s’élevait à 184,4 milliards de dollars ».
L’IRÉC ajoute estimer à entre 8 et 15 milliards de dollars le total des revenus fiscaux fédéraux et provinciaux qui auraient été perdus en raison de ces transferts d’actifs effectués par de grandes fortunes et entreprises. La perte fiscale se serait élevée à entre un et deux milliards de dollars pour le Québec.
Les Îles Caïmans en auraient profité pour accumuler des actifs de 36,6 milliards de dollars en 2014, la Barbade des actifs de 71 milliards de dollars et le Luxembourg des actifs de 31 milliards de dollars.
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