Pas d’influence positive sur le rendement des entreprises ciblées

8 octobre 2015
Dominique Lemoine

Les fonds de couverture activistes ne sont pas les sauveurs des entreprises, ni à court ni à long terme, réitère Yvan Allaire.

Yvan Allaire et François Dauphin affirment avoir exploré les effets de l’activisme au fil du temps, en les comparant à l’évolution d’un échantillon aléatoire de sociétés ouvertes qui avaient des caractéristiques semblables au moment d’interventions activistes en 2010-2011.

Ainsi, un échantillon de 290 campagnes activistes lancées par 165 fonds de couverture activistes qui ciblaient 259 sociétés ouvertes distinctes aurait servi de fondement à cette recherche, de même que 259 entreprises non ciblées de même classification sectorielle et valeur marchande comparées au plan du rendement.

Sur une période de trois ans après l’intervention activiste, selon les auteurs, « le rendement des actions des entreprises ciblées parvient à peine à égaler le rendement d’un échantillon aléatoire d’entreprises ». De plus, les auteurs n’auraient noté aucune différence « statistiquement significative » entre la performance boursière des entreprises ciblées et celle de l’échantillon comparable.

Bien que les fonds de couverture activistes puissent prétendre que leur intervention activiste apportera des résultats positifs sur l’entreprise ciblée, les auteurs soulignent que les résultats positifs vont surtout dans la propre poche de ces fonds.

Par exemple, grâce au synchronisme des achats et reventes des actions, à l’utilisation d’instruments dérivés et d’effets de levier, ainsi qu’à la prime de « prise de contrôle » au moment des ventes des entreprises ciblées, plus fréquentes que dans l’échantillon comparable.

Sable dans l’engrenage et accumulation de retard sur la concurrence

Les auteurs mentionnent que le risque le plus immédiat qui plane sur les entreprises ciblées est qu’elles soient vendues, mais aussi que l’intervention de fonds de couverture entraîne la stagnation des actifs et de la recherche et développement.

Les auteurs relèvent que les fonds de couverture n’avaient pas fait de propositions pour améliorer le rendement à long terme de l’entreprise dans aucun des 259 cas étudiés.

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