Ivan Tchotourian pointe du doigt le « court-termisme »

27 mai 2015
Dominique Lemoine

Certains objectifs d’actionnaires activistes sont critiquables, mais pas tous, rappelle Ivan Tchotourian de l’Université Laval.

Ivan Tchotourian, qui est professeur à la Faculté de droit de l’Université Laval, affirme dans un récent billet que l’activisme suscite la controverse quand « il sous-tend que le versement de dividendes doit avoir préséance sur l’investissement » et qu’il confronte le gouvernement d’entreprise à du « court-termisme ».

Selon lui, « ces activistes entrent dans le capital des entreprises, sans forcément en devenir le premier actionnaire, et n’hésitent pas à défendre des projets qui sont destinés à favoriser l’augmentation du cours en bourse (scission, délocalisations, fermetures, replacement des dirigeants, licenciements massifs, etc.) ».

De plus, explique le professeur, « leur objectif principal est de faire pression pour modifier la stratégie des entreprises dans lesquelles ils investissent afin d’en tirer un profit à court terme (de quelques semaines à quelques mois). Ils forcent ainsi les décisions des directions de façon à vendre les actifs dès lors que de bonnes valorisations boursières leur permettent des profits significatifs ».

Par contre, l’activisme en soi des actionnaires et des investisseurs institutionnels responsables ne serait pas critiquable, selon Ivan Tchotourian.

En particulier quand ils se font entendre pour assumer un comportement actif qui vise la discipline du conseil d’administration, l’offre d’un regard stratégique extérieur, l’adoption d’une démarche démocratique, le bien-être de l’ensemble des actionnaires et des parties prenantes (incluant les employés et la communauté) et/ou l’adoption de bonnes règles de gouvernement d’entreprise.

Le spécialiste conclut en mentionnant que la France a répondu en 2014 à l’activisme « de nature prédatrice » avec la loi Florange, qui prévoit la généralisation d’un droit de vote double au bout de deux ans pour les actionnaires, afin d’accroître l’influence des actionnaires « historiques » qui sont là sur la base d’un engagement de création de valeur à long terme.

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