Le discours sur la dette viserait la fin de l’intervention de l’État
2 septembre 2015
Dominique Lemoine
La droite européenne alimenterait une hystérie autour de la dette publique pour imposer à court terme l’austérité et détruire à moyen terme ce qu’elle appelle l’État-providence.
C’est ce qu’a laissé entendre Joseph Stiglitz, un Prix Nobel d’économie qui travaille sur les causes des inégalités, lors d’une entrevue accordée au quotidien français Le Monde, qui qualifie Stiglitz de « pourfendeur des politiques d’austérité ».
Selon Stiglitz, l’objectif d’une partie de la droite européenne serait ainsi de réduire les paramètres des États, donc leur capacité d’intervention dans l’économie, et ce, même si l’endettement public peut contribuer à construire la croissance future.
Stiglitz est appuyé dans cette vision par l’ex-ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, qui a récemment affirmé au Monde que « la véritable cible du ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, est la France et son État-providence ».
Selon Varoufakis, le ministre allemand, via la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI), voudrait venir à bout de l’État-providence français, en particulier de son droit du travail et de ses entreprises nationales.
Dans cette optique, la Grèce aurait été utilisée comme laboratoire de l’austérité avant de l’exporter ailleurs, comme en France, tandis que les scénarios et les craintes de Grexit auraient été utilisés pour « faire tomber les résistances françaises ».
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