Ce que les actionnaires peuvent faire pour la Terre

8 avril 2022
Dominique Lemoine

Les investisseurs individuels font partie des parties concernées qui peuvent appuyer l’action climatique et remédier à la sous-évaluation systémique des risques associés au climat, selon le GIEC.

Le plus récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), rendu public cette semaine, affirme que les investisseurs, dont les investisseurs individuels, peuvent notamment contribuer à la sensibilisation et à la transparence climatiques des entreprises dans lesquelles ils placent leur épargne, ainsi qu’à la prise en compte par ces entreprises des risques et des opportunités liés au climat.

Les intermédiaires financiers, les banques centrales et les autorités réglementaires peuvent faire la même chose, ajoute le GIEC.

De plus, « les personnes ayant un statut socio-économique élevé contribuent de manière disproportionnée aux émissions et ont le plus grand potentiel de réduction des émissions, par exemple en tant que citoyens, investisseurs, consommateurs, modèles et professionnels », soutient le GIEC.

Même le président et chef de la direction de l’entreprise financière JPMorgan Chase, Jamie Dimon, mentionne dans une lettre aux actionnaires qu’il n’est pas trop tard pour que les entreprises, dont la sienne, « commencent par prioriser des réductions d’émissions, à définir des objectifs significatifs à court et à long terme, ainsi qu’à élaborer des politiques innovantes ».

Selon Dimon, pour l’instant, « malgré l’augmentation des engagements climatiques bien intentionnés de la part des gouvernements et des entreprises, le monde est loin d’atteindre ses objectifs de zéro émission nette d’ici à 2050 ».

Dans ce contexte, les investisseurs individuels peuvent influencer en ce sens les entreprises à la traîne dont ils détiennent des actions, en particulier lors des assemblées annuelles des actionnaires, par exemple en soumettant ou en appuyant des propositions d’actionnaires ou lors de votes consultatifs annuels sur la stratégie et les cibles d’action climatique des entreprises. 

Dans le même ordre d’idée, selon un billet publié sur le blogue de la Columbia Law School au sujet des entreprises et des marchés de capitaux, « des investisseurs ont un vif intérêt et une sensibilité à l’égard des informations relatives au climat » divulguées par les entreprises.

Devant l’urgence d’agir, « investir de manière soucieuse du climat n'est plus un privilège d'idéalistes fortunés qui peuvent se permettre de bien faire pour l'environnement même si cela leur coûte une partie de leur richesse », selon les auteurs du texte.

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