Trump se mêle du débat sur la fréquence des états financiers

24 août 2018
Dominique Lemoine

Donald Trump appuie des chefs de la direction qui veulent que la réglementation financière autorise les sociétés ouvertes à divulguer leurs états financiers aux six mois plutôt qu’aux trois mois.

Selon Reuters, en appui à des chefs de la direction qui veulent notamment réduire leurs coûts administratifs, dont Indra Nooyi de PepsiCo, le président des États-Unis aurait demandé aux autorités réglementaires en valeurs mobilières d’explorer la possibilité de remplacer l’obligation de divulgation trimestrielle par une obligation de divulgation semestrielle.

Reuters affirme que ce changement des règles liées aux exigences de mises à jour financières, s’il est exécuté par la U.S. Securities and Exchange Commission, alignerait les États-Unis sur les systèmes réglementaires de l’Union européenne et du Royaume-Uni.

Libre circulation de l’information et asymétries d’informations

Selon des investisseurs en désaccord avec cette idée, dont les propos sont rapportés par Reuters, les divulgations trimestrielles sont « essentielles » pour pouvoir prendre des décisions d’investissement.

« Les investisseurs et autres parties prenantes ont besoin d’information financière précise dans les meilleurs délais pour prendre des décisions d’investissements informées », a renchéri en opposition une dirigeante du Council of Institutional Investors.

De plus, même si la réglementation était modifiée, des entreprises pourraient maintenir la fréquence actuelle de divulgations pour éviter une réaction négative de la part des investisseurs, selon un expert cité par Reuters.

« De toute façon, que ce soit six ou trois mois, on parle d’une période de temps de très court-terme », a ajouté le spécialiste, en réplique aux dirigeants qui plaident que les divulgations trimestrielles représentent des distractions et des pressions qui nuisent aux stratégies de développement à long terme.

Responsabilité environnementale des entreprises

Indra Nooyi, qui se prépare à quitter ses fonctions à la barre de Pepsi après avoir passé vingt-quatre années au sein de l’entreprise, est désormais l’objet d’une pétition qui lui demande plutôt d’utiliser son influence pour faire fermer les vides juridiques qui permettent à Pepsi de détruire des forêts tropicales en ayant des conséquences sur la faune, de même que d’exploiter des travailleurs, pour acquérir de l’huile de palme.

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