Le pays n’est pas encore une méritocratie
8 mars 2018
Dominique Lemoine
Il est encore « très loin » de la parité à l’échelon décisionnel, selon Claude Francoeur, professeur au département de sciences comptables de HEC Montréal.
Une méritocratie est définie comme étant un « système dans lequel le mérite détermine la hiérarchie ».
Par contre, au pays, selon Claude Francoeur, le taux de représentation des femmes au conseil d’administration et à la haute direction des entreprises « peine toujours à atteindre les 15 % », et ce, malgré un taux de diplomation des femmes dans les universités qui « dépasse celui des hommes depuis près de vingt ans » et qui représente un « bassin de compétences largement inexploité ».
Suspect numéro 1 : le « traditionnel cercle fermé des vieux copains »
« Pour justifier leur réticence à s’adjoindre un plus grand nombre de femmes à des postes stratégiques, la grande majorité des entreprises font valoir que les nouveaux candidats sont nommés en fonction de leur mérite. Or, que ce soit de bonne foi ou non, le manque d’audace de ces sociétés contribue à maintenir un statu quo inacceptable », soutient Claude Francoeur.
Parmi les facteurs autres que le mérite qui sont considérés dans la sélection, Claude Francoeur identifie des « biais de sélection », comme la sélection de candidats qui font partie du réseau homogène des recruteurs, des sélections basées sur « l’intuition » plutôt que sur les critères de grilles de sélection, des « fausses perceptions » et « préjugés inconscients », ainsi que des craintes de « l’indépendance d’esprit » et d’être « mis au défi ».
Bref, essayer de faire croire que seulement 15 % des femmes qui gravissent les échelons inférieurs et supérieurs des entreprises sont les plus méritantes pour accéder au CA ou à la haute direction est une insulte à l’intelligence collective.
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