Les É.-U.-d’A. au 2e rang des plus « opaques », devant des paradis fiscaux avérés

31 janvier 2018
Dominique Lemoine

Le regroupement Tax Justice Network dévoile son classement 2018 des juridictions du monde en fonction de l’ampleur de leur culture d’opacité financière et de leur facilitation des activités financières extraterritoriales.

Le regroupement des chercheurs Tax Justice Network, fondé en 2003, présente son indice comme étant un outil pour « comprendre l’opacité financière mondiale, les paradis fiscaux, les juridictions opaques, les flux financiers illicites et l’évasion de capitaux », ainsi que l’infrastructure mondiale et les facilitateurs qui les rendent possibles.

Selon ce regroupement, environ 21 à 31 trillions de dollars en richesse financère privée serait actuellement placés, sans être imposés ou en étant plus légèrement imposés, dans des juridictions opaques autour du monde. Ces dernières sont définies par le regroupement comme étant des juridictions qui utilisent le secret pour attirer ou canaliser des flux financiers illicites, illégitimes ou abusifs.

Parmi les pays qui précèdent le Canada au 21e rang de ce classement, on trouve en tête de liste la Suisse, suivie notamment par les États-Unis, Hong Kong, le Luxembourg, l’Allemagne, Dubaï, le Japon et les Pays-Bas. Par contre, on retrouve derrière le Canada des pays qui sont généralement considérés comme étant des paradis fiscaux, comme Chypre, l’Irlande, les Bermudes, la Barbade, Monaco, Andorre, ainsi que Trinité et Tobago.

Le fait que des pays comme le Canada et la France soient classés en matière d’opacité financière devant des paradis fiscaux reconnus serait lié à la méthodologie utilisée par le regroupement. Cette dernière inclurait notamment, selon Le Monde, en plus de l’impôt le plus bas, « une dizaine de critères, comme l’opacité du système judiciaire, les lourdeurs [ou failles] administratives, le secret bancaire [...] l’opacité du système financier et la taille financière ».

« En identifiant les plus importants fournisseurs d’opacité financière internationale, l’Indice d’opacité financière révèle que les stéréotypes traditionnels sur les paradis fiscaux sont faux. Les plus importants fournisseurs d’opacité financière au monde qui abritent ou canalisent des actifs détournés ne sont pas, pour la plupart, que des petits pays ou des îles comme plusieurs supposent, mais plutôt certains des plus gros et des plus riches pays », dont des membres de l’OCDE et de leurs satellites, explique le regroupement, dont l’Indice existe depuis 2009.

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