Passer de la divulgation obligatoire à l’engagement sincère

10 octobre 2017
Dominique Lemoine

La transformation de la culture organisationnelle vers l’atteinte de la parité des sexes au sein des hautes instances des organisations a encore du chemin à faire, selon Louise Champoux-Paillé, administratrice de sociétés.

Rappelons que le plus récent examen des autorités en valeurs mobilières (ACVM) au sujet de la représentation des femmes dans les postes au conseil d’administration a révélé une progression de 11 à 14 % depuis 2015, ainsi qu’une hausse de 60 à 62 % du nombre d’émetteurs examinés qui ont au moins une femme en poste à leur haute direction.

Cependant, selon Louise Champoux-Paillé, des éléments contenus dans ces examens invitent à poursuivre la réflexion.

Par exemple, elle souligne que « seulement 11 % des entreprises se sont aujourd’hui dotées de cibles de représentation féminine au sein de leur conseil d’administration, alors que ce pourcentage était de 7 % en 2015 ».

De plus, l’administratrice de sociétés fait aussi remarquer que « seulement 3 % des émetteurs ont fixé des objectifs pour la représentation féminine au sein de la haute direction, alors que ce pourcentage était de 2 % en 2015 ».

Passer à la vitesse supérieure avec des objectifs imputables

Selon Louise Champoux-Paillé, il faut donc réfléchir à des moyens et à des actions pour faire passer ces données à un niveau supérieur, en plus du maintien de la réglementation actuelle et d’ajouts à cette réglementation, notamment en matière d’incitatifs forts à avoir des objectifs et des échéanciers fermes pour atteindre la parité.

Sur la base de données nationales et internationales, par exemple de recours à des quotas, elle soutient que « s’engager et prendre des actions spécifiques conduisent au changement » et que « se doter de cibles génère de meilleurs résultats », tandis que « la réglementation ne suscite que des changements à petites doses ».

« La réglementation actuelle a été à l’origine d’un changement, mais nullement à la hauteur du talent féminin disponible pour occuper ces fonctions stratégiques », dit-elle.

De manière à atteindre une zone de parité de 40 % de femmes dans les hautes instances des organisations d’ici les dix prochaines années, il faut à son avis établir des cibles précises de présence féminine dans les hautes instances, et ce, sans renoncer aux processus d’évaluation des performances des dirigeants.

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