Corrélation négative entre rémunération et performance
5 août 2016
Dominique Lemoine
Des chefs de la direction parmi les plus rémunérés président certaines des entreprises les moins performantes.
C’est ce que rapporte le Wall Street Journal (WSJ) sur la base d’une analyse de MSCI, une firme de recherche qui fournit des outils d’aide aux décisions en matière d’investissement aux investisseurs institutionnels, qui remet en question la prétention selon laquelle les rémunérations élevées de chefs de la direction mènent à de meilleurs résultats pour les entreprises et les actionnaires.
Selon cette étude, 100 dollars investis par un actionnaire dans une des entreprises qui font partie du 20 % des entreprises dont les chefs de la direction sont les plus payés seraient devenus 265 dollars sur la période de dix ans entre 2004 et 2014.
Par contre, le même montant investi serait devenu 367 dollars lorsqu’il avait été investi dans une entreprise parmi celles qui rémunèrent le moins leurs chefs de la direction.
Les rémunérations considérées comprennent les options d’achat d’actions, les actions temporairement incessibles et d’autres incitatifs liés à la performance de l’entreprise, tandis les rendements incluent l’appréciation des actions et les dividendes.
Selon MSCI, ces résultats démontrent que les plans de rémunération globale devraient être plus « conservateurs » et s’expliquent par une vision à court terme des conseils d’administration et des hauts dirigeants stimulée par les réexamens annuels des rémunérations et les divulgations annuelles.
Des outils d’examen du lien entre rémunération incitative cumulative et performances sur de longues périodes devraient à son avis être développés, obligatoires et utilisés.
Le WSJ précise que l’étude de MSCI a été menée auprès de 800 chefs de la direction de 429 moyennes et grandes entreprises aux États-Unis sur la période 2004-2014.
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