TMX : Parizeau craint une perte de contrôle pour Montréal

25 novembre 2011
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.TVA Nouvelles (Argent)

L’offre d’acquisition du Groupe TMX par le regroupement Maple risque de faire de Montréal une simple succursale, engloutie dans les activités de la Bourse de Toronto.

Ce sévère avertissement a été servi par Jacques Parizeau, ancien premier ministre du Québec, lors de la deuxième et dernière journée des audiences de l’Autorité des marchés financiers (AMF) sur la transaction.

Comme d’autres autorités réglementaires, l’AMF doit donner son feu vert au marché de 3,8 G $ pour que la prise de contrôle se fasse. Maple est constitué des grandes banques et des assureurs canadiens.

M. Parizeau ne voit pas suffisamment de garanties dans l’offre du consortium afin d’assurer que Montréal conservera le contrôle sur ses activités, sinon l’initiative pour développer les produits dérivés.

« En pratique, la Bourse de Montréal disparaît administrativement et juridiquement au sein du Groupe TMX, affirme-t-il. Ça devient graduellement une coquille vide, sinon un groupe de gens qui suivent les instructions qu’on leur donne à partir de Toronto. »

Par exemple, le projet d’acquisition de Maple touche le statut de la Corporation canadienne de produits dérivés (CCDC). Cette chambre de compensation est vue comme un joyau montréalais. C’est le seul service intégré en Amérique du Nord qui règle des contrats à terme, des options et des options sur contrats à terme.

« [L’offre de Maple] détache la CDCC de Montréal, regrette M. Parizeau, qui aussi été ministre des Finances sous René Lévesque. La chambre devient une filiale du Groupe TMX, sur le même pied que la Bourse de Montréal. »

La perte de contrôle risque de s’étendre à la participation majoritaire de Montréal dans Boston Options Exchange (BOX), craint-il. « BOX est le lien le plus solide de la Bourse de Montréal avec les États-Unis. Il ne faut pas qu’elle devienne une filiale directe de TMX. »

Ce vétéran de la finance estime que la présence d’intervenants québécois dans la transaction n’a rien pour le rassurer. Il rappelle que le Mouvement Desjardins a joué un rôle central de négociation et de réalisation dans le cadre de l’achat de la Bourse de Montréal par le TMX en 2008. Cela n’a pas empêché les acheteurs comme la Bourse de Londres de rôder par la suite.

L’enjeu de la concurrence a aussi fait l’objet de discussions pendant les audiences de vendredi. L’AMF a posé des questions sur la promesse du TMX de maintenir des prix raisonnables pour ses services, même en l’absence de rivales.

« Un engagement pris par un monopole évoque plus un sourire qu’autre chose », réplique M. Parizeau.

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