Gare à la complaisance

Montréal le 3 février 2016 — L’acquisition du détaillant Rona par Lowe’s à la faveur d’un dollar dévalué serait peut-être un prélude à d’autres prises de contrôle de sociétés importantes de l’économie du Québec qui impliqueraient Bombardier, Metro, CAE, Garda et compagnie.

« Nous déplorons que l’entreprise Rona, un fleuron du commerce de détail québécois, puisse passer à des intérêts américains à la faveur d’une dévaluation du dollar canadien. Le MÉDAC est préoccupé par cette situation et maintient que de telles transactions doivent être faites dans l’intérêt de toutes les parties prenantes », y compris les employés, les décideurs locaux de Rona, les fournisseurs et les communautés locales, affirme Daniel Thouin, président du Mouvement d’éducation et défense des actionnaires (MÉDAC).

Cela dit, le MÉDAC reconnaît le travail des gestionnaires de Rona qui ont redressé la barre et remis l’entreprise sur la voie de la rentabilité, ce qui a permis des conditions de vente bien supérieures à celles qui avaient été offertes il y a trois ans, en particulier pour les actionnaires.

Le MÉDAC demeure cependant méfiant au sujet des promesses et engagements de Lowe’s quant à ses intentions de maintenir les activités de Rona à Boucherville et d’en faire le siège social de ses activités canadiennes (néanmoins dépendant du vrai siège social aux États-Unis), ainsi que de continuer à exploiter les bannières de Rona dans les secteurs du commerce de détail, d’améliorer la distribution aux détaillants indépendants et de continuer à s’approvisionner au niveau local avec éthique.

Des promesses de compensations et de maintien de l’importance de sièges sociaux au Québec n’ont pas été respectées dans le passé (Provigo, Alcan, Bourse de Montréal), rappelle Gérard Fillion, ce qui rend les apparentes naiveté et complaisance exprimées par la Caisse de dépôt et placement du Québec, la Fédération des chambres de commerce du Québec, l’Institut économique de Montréal et l’actuel gouvernement du Québec difficiles à comprendre, aux yeux du MÉDAC. Le MÉDAC détient des actions de Rona et, à titre d’actionnaire, veillera au respect des engagements pris par Lowe’s.

Comme Gérald Fillion, le MÉDAC considère que : « vendre à un groupe extérieur, c’est indéniablement la perte d’une expertise, d’un centre de décisions, c’est névralgique et important ». Aussi, bloquer l’acquisition de sociétés relève essentiellement de la sphère politique. C’est possible. Rappelons-nous PotashCorp en 2010.

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Le MÉDAC : 514-286-1155

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