Le cas Manac confirme les craintes du MÉDAC
Montréal, le 14 août 2015 — La sortie de Manac inc. de la Bourse de Toronto après n’y avoir passé que deux ans démontre la difficulté de préserver la propriété québécoise des sociétés ouvertes, ce qui est l’un des combats du MÉDAC.
La famille Dutil procédera à la re-privatisation de la société ouverte de fabrication de semi-remorques Manac, une entreprise qui avait été fondée il y a 50 ans en Beauce par Marcel Dutil. La privatisation a été réalisée en formant un consortium d’acquéreurs avec la Caisse de dépôt et placement du Québec, le Fonds de solidarité FTQ, Investissement Québec et le Fonds manufacturier québécois.
Dans un communiqué, la famille Dutil, qui détiendra 38 % de l’entreprise privée Manac, affirme que « cette transaction replace Manac sous contrôle entièrement québécois et donnera une bonne stabilité au niveau de l’actionnariat ». Selon Argent, des craintes de vente à des Américains qui aurait compromis l’avenir de l’usine de Saint-Georges pourraient expliquer cette décision pour Manac.
Le soutien du MÉDAC à la propriété québécoise
Au moment d’acquérir de nouveaux titres de sociétés ouvertes pour son portefeuille militant en 2013, le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) avait été inspiré par Jacques Parizeau, alors membre du conseil, dans l’élaboration de critères et principes de sélection de ces acquisitions. L’un d’entre eux était de contrer la menace de prise de contrôle étrangère de sociétés d’ici.
De plus, le MÉDAC suit une politique cohérente avec le précédent principe à l’égard de l’utilisation d’actions à votes multiples au sein des sociétés ouvertes qui sont issues de l’entrepreneuriat familial du Québec. Par exemple, elle prévoit que les actions à votes multiples familiales vendues sur le marché doivent être converties en action à vote simple sur la base de un pour un.
De plus, les actionnaires familiaux reliés peuvent, selon ce positionnement, continuer à exercer un contrôle absolu sur la société ouverte avec plus de 50 % des votes, s’ils détiennent au moins 20 % de la capitalisation de la société. Jacques Parizeau avait aussi participé à l’élaboration de cette politique du MÉDAC.
Le MÉDAC compte aussi des alliés dans cette bataille
En 2006, dans un document de propositions sur les actions multivotantes, l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP) avait justifié ce 20 % de seuil minimal de participation pour exercer un contrôle absolu sur une société, en mentionnant qu’il s’agit du seuil à partir duquel l’acheteur potentiellement étranger d’un bloc d’actions doit obligatoirement déposer une offre à tous les actionnaires.
Selon le MÉDAC, il s’agit aussi d’une manière de contrer la menace de prise de contrôle étrangère des sociétés et des emplois d’ici.
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Pour plus de renseignements :
Le MÉDAC : 514-286-1155