Israël limite le salaire des banquiers à 862 000 $CAN

Montréal, le 31 mars 2016 — Le Parlement israélien aurait adopté un loi qui limiterait les salaires de hauts dirigeants d’une banque à un maximum de 35 fois le salaire de l’employé le moins bien payé de leur banque sans jamais pouvoir dépasser les 862 000 dollars canadiens par année.

Le Devoir rapporte que l’Association des banques d’Israël pourrait cependant « envisager de saisir la Cour suprême » du dossier. Cette loi aurait été adoptée par 56 députés d’un parlement qui compte 120 sièges et il ne serait pas prévu qu’elle soit étendue à d’autres industries.

Selon le président du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC), Daniel Thouin, « cette mesure devrait servir d’avertissement sur ce qui peut arriver quand une industrie échoue à vraiment s’autoréglementer comme elle prétend vouloir le faire en matière de rémunérations de ses hauts dirigeants ».

Le MÉDAC demeure cependant prudent puisque, jusqu’à preuve du contraire, cette loi pourrait comme plusieurs autres lois laisser ouvertes des voies de contournement et des zones grises, par exemple grâce aux différents éléments qui peuvent composer les plans de rémunération globale, tels que les divers bonus et primes.

Responsabiliser les dirigeants pour leurs prises de risques

Cela dit, il serait intéressant que les banques d’ici prennent ce développement au sérieux et qu’elles réduisent d’elles-mêmes les rémunérations de leurs dirigeants de manière à commencer à créer une réserve en cas de crise, plutôt que de se fier au gouvernement ou aux simples actionnaires pour les sortir du pétrin après coup.

Le gouvernement fédéral actuel aurait en effet inclut une préoccupante disposition dans son plus récent budget (p. 259 du budget), qui prévoit « instaurer un régime de recapitalisation interne des banques » pour l’éventualité d’une crise ou d’une faillite au sein d’une banque dite « d’importance systémique ».

Le problème est que ce régime rendrait les actionnaires et les créanciers des banques responsables des risques courus par les dirigeants des banques dans leurs décisions.

Si les banques persistent malgré tout à s’en tenir au statu quo plutôt qu’à responsablement s’autoréglementer, elles devraient savoir que le gouvernement fédéral prévoit aussi au cours des prochains mois « examiner le cadre législatif et réglementaire [du secteur financier] à la lumière des nouvelles tendances et des développements récents »...

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Renseignements : Le MÉDAC

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