Combines comptables à la fois récompensées et punies
19 août 2015
Dominique Lemoine
Les mêmes transactions qui ont valu un titre de directeur financier de l’année 2000 à l’ancien directeur financier d’Enron lui ont aussi valu cinq années de pénitencier fédéral.
Le Devoir rapporte qu’Andrew Fastow utilise désormais cette anecdote pour faire rire jaune la foule du milieu financier qui assiste à ses conférences de criminel à cravate repenti sur le bon gouvernement d’entreprise.
Son titre de directeur financier de l’année 2000 lui avait été décerné par un magazine qui existe toujours dans le domaine de la finance, soit le magazine CFO (pour chief financial officer).
Pour ces mêmes transactions permises par les règles d’alors et récompensées par CFO, Fastow raconte s’être aussi vu remettre une carte d’identité de prisonnier des prisons fédérales.
Pourtant, « chacune des transactions était approuvée par les comptables, les vérificateurs, les avocats et le conseil d’administration. Personne ne s’est plaint d’avoir été mal informé. Les règles sont ambiguës », aurait affirmé Andrew Fastow.
De plus, il aurait ajouté que : « une chose que je ne faisais pas quand je faisais des transactions, c’était de me pencher sur des considérations éthiques. […] Je ne me souviens pas qu’on nous ait enseigné ça à l’université. On nous disait qu’il faut maximiser la valeur pour les actionnaires ».
Résultats : la perte de milliers d’emplois, le déchirement de familles, des suicides et plusieurs dirigeants devant les tribunaux avaient fait partie des fruits de ses méthodes comptables d’alors pour alléger les finances de son employeur.
Désormais, Fastow recommande fortement aux conseils d’administration de dépasser le critère de la légalité d’un geste ou d’une méthode comptable dans leurs réflexions et leurs prises de décisions.
Lire aussi :
Hausse du nombre de propositions d’actionnaires aux États-Unis ›››