Enrichissement de patrons par revenus différés et régimes de retraite
16 avril 2015
Dominique Lemoine
La rémunération des chefs de la direction aux États-Unis a grimpé de près de 13 % en 2014, selon l’ISS Corporate Solutions.
L’ISS Corporate Solutions, qui est un fournisseur d’outils et de conseils en matière de gouvernement d’entreprise et de rémunération, affirme que son analyse provisoire des rémunérations qui sont rapportées par les entreprises dans leurs états financiers pour 2014 révèle que la croissance médiane des rémunérations des chefs de la direction a été de 12,7 %.
Selon l’ISS, ces augmentations auraient été stimulées par des hausses de revenus différés non admissibles, tels que des plans d’avantages sur capitaux propres, et par des hausses actuarielles de la valeur des régimes de retraite accordés aux divers chefs de la direction.
Parmi les entreprises analysées par l’ISS, la rémunération totale moyenne des chefs de la direction aurait atteint 6,4 millions de dollars, contre 5,5 millions de dollars lors de l’année précédente.
Cette analyse de l’ISS surgit alors que la candidate à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2016 aux États-Unis, Hillary Clinton, s’en prend aux rémunérations élevées et s’attaque aux disparités de rémunération aux États-Unis en affirmant « qu’un patron gagne en général 300 fois plus qu’un salarié en moyenne », rapporte l’agence de presse Reuters.
Cette affirmation à peine exagérée semble être inspirée d’une étude de l’Economic Policy Institute (EPI), selon laquelle la rémunération d’un chef de la direction était 295,9 fois supérieure en 2013 à celle d’un employé moyen, contre 20 fois plus élevée en 1965.
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