đź“· Zbynek Burival, Unsplash
L’empreinte carbone des banques exposée et mesurée
21 octobre 2022
Dominique Lemoine
Les réductions d’émissions de gaz à effet de serre obtenues par le soutien des banques à des projets d’efficacité énergétique ou à la mise au point de technologies vertes représentent une part infime des émissions totales qu’elles financent par leurs prêts et placements.
Selon un rapport signé par le chercheur Hubert Rioux de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) pour Oxfam-Québec, pour 100 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre (GES) produites par des entreprises polluantes qui font partie des portefeuilles de prêts et de placements des banques d’ici, ces dernières ne réduisent en moyenne leurs émissions totales financées que de cinq tonnes grâce à leurs initiatives avec prétentions à la carboneutralité dont elles se targuent dans des communiqués.
« Pour atteindre la carboneutralité, les "émissions économisées" devraient équivaloir à 100 % des émissions financées; or, aucune banque n’a un ratio d’impact carbone supérieur à 10 % », affirme Oxfam-Québec.
Aucune des huit grandes banques ne s’est engagée à retirer ses billes de l’industrie des énergies fossiles et elles s’essayent toutes à faire passer des processus d’extraction, transformation et consommation d’énergies fossiles moins sales, mais quand même sales, pour de la finance « durable » et de l’investissement « vert ».
Selon Oxfam-Québec, quelles que soient les belles paroles que les banques affichent et mettent de l’avant, elles « ont encore des efforts importants à faire pour atteindre les cibles de l’Accord de Paris », alors que plusieurs de leurs fonds communs et de leurs fonds négociés en bourse, dont des fonds dits ESG ou écologiques, « ne sont pas alignés sur les cibles de l’Accord de Paris » de lutte contre les changements climatiques.
Oxfam-Québec et ses partenaires demandent aux pouvoirs publics d’intervenir, par exemple en établissant des normes « claires » pour réglementer les produits financiers considérés comme étant « verts, durables ou responsables », en suivant l’exemple de l’Union européenne.
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