Débat polarisé sur l’inflation
20 mai 2022
Dominique Lemoine
L’inflation réduit le pouvoir d’achat, amène des considérations de politiques monétaires et la fixation des taux d’intérêt par les banques centrales, affecte les activités boursières et, en conséquence, entraîne des prises de position souvent basées sur des croyances, parfois plus émotives que rationnelles.
La cupidité de certaines entreprises, les problèmes d’approvisionnement et de main-d’oeuvre, la guerre, la pandémie et la stimulation par l’État de la consommation dans des économies roulant au ralenti font partie des multiples raisons avancées par divers commentateurs pour expliquer les causes de l’inflation actuelle.
Dépendamment de l’enseigne idéologique où ils logent — avec Keynes (interventionnisme de l’État) ou Hayek (contrôle serré de la masse monétaire) — des commentateurs tendent à blâmer le contexte ou le comportement d’individus et d’entreprises, tandis que d’autres tendent à blâmer la « folie » ou les « largesses » d’État en matière d’assouplissement quantitatif inopportun ou de soi-disant « impression d’argent ».
Selon un observateur cité par The Telegraph, il existe toujours des explications « alternatives » de l’inflation sur lesquelles les commentateurs sceptiques d’une explication peuvent se rabattre.
L’assouplissement quantitatif permet à des banques centrales d’acheter avec de la monnaie créée des titres détenus par des banques privées pour augmenter les liquidités bancaires, donc stimuler l’investissement et la consommation, indirectement, tandis que le resserrement quantitatif réduit les liquidités.
Un groupe d’économistes du Québec vient de publier un texte dans lequel ils expliquent l’inflation actuelle par des « facteurs extraordinaires », tels que la guerre en Ukraine, la sortie de la pandémie de COVID-19, des enjeux de main-d’oeuvre, des pressions sur des coûts de production et une baisse de l’offre de produits et services.
De plus, à leur avis, des entreprises pourraient « profiter du contexte inflationniste pour hausser leurs prix simplement pour augmenter leurs profits ». Une explication aussi mise de l’avant aux États-Unis, par Elizabeth Warren, Bernie Sanders et Joe Biden.
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