Des entreprises enfouissent l’information en annexe
15 janvier 2021
Dominique Lemoine
Quand tout va bien, il n’y a rien à cacher. Cependant, en 2021, les vérificateurs, actionnaires et autres parties intéressées devront se montrer vigilants face aux tentatives d’émetteurs d’en dévoiler le moins possible sur leurs situations et les risques auxquels ils sont confrontés.
Même les vérificateurs internes ont déjà parfois difficilement accès à des documents dont ils auraient besoin pour faire leur travail de vérification des risques encourus par leur propre entreprise, selon un texte publié par le Wall Street Journal.
Selon des présidents de comités de vérification d’entreprises d’envergure consultés à la fin de 2020 par Tapestry Networks, des informations sont aussi parfois enfouies dans des annexes, par la direction ou des gestionnaires, ce qui a comme effet d’en détourner l’attention, et des annexes trop gros peuvent avoir comme effet de décourager la lecture attentive de leur contenu.
Bref, les annexes « peuvent être un piège », ils « n’aident pas toujours » et « quand beaucoup d’informations doivent être placées en annexe, nous nous attendons à un résumé », selon des présidents de comités de vérification consultés par Tapestry.
De plus, selon un examen effectué par l’agence Labrador des pratiques de divulgations dans les circulaires de sollicitation de procurations, toutes les entreprises n’ont pas encore dépassé l’approche du « texte dense » observée dans le passé.
Contenu des textes et mesures comptables non conformes
Quant aux consommateurs et aux employés, ils devront porter attention à la cohérence entre les actions des entreprises et leurs « nobles déclarations » de culture d’entreprise et prises de position concernant les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance, selon un texte publié par le magazine Forbes.
Les actionnaires et autres parties intéressées devront également faire attention aux choix de mots.
Par exemple, la multinationale étasunienne du jouet Mattel s’est fait taper sur les doigts par la U.S. Securities and Exchange Commission pour avoir présenté à ses actionnaires des « ventes brutes » (gross sales) qui étaient en réalité un cumultatif de « facturations brutes » (gross billings) excluant des rabais incitatifs après-vente, donc un cumulatif ne reflétant pas les prix de ventes finaux.
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