Les gestes devront suivre les paroles
26 novembre 2020
Dominique Lemoine
Glass Lewis inscrira dans sa colonne de situations préoccupantes les conseils d’administration d’entreprises inscrites à l’indice boursier S&P/TSX 60 qui ne fournissent pas de divulgations claires au sujet de leur surveillance des risques liés aux enjeux environnementaux et sociaux.
Cette semaine, le cabinet-conseil en votation Glass Lewis a publié ses lignes directrices de votation par procuration en prévision de la saison 2021 des assemblées générales annuelles des actionnaires (AAA) qui auront lieu au Canada et aux États-Unis.
Ces lignes directrices prévoient qu’à partir de janvier 2022, Glass Lewis recommandera de voter contre la présidence de la gouvernance d’une entreprise qui échoue à fournir des divulgations explicites au sujet du rôle du conseil dans la surveillance de ces enjeux.
« Nous croyons qu’il est important que ces enjeux soient surveillés par le conseil et que les actionnaires aient accès à des divulgations significatives au sujet des responsabilités du conseil en matière de surveillance », affirme Glass Lewis.
Attention aux simples opérations de relations publiques
Les actionnaires et autres parties intéressées devront cependant rester sur leurs gardes, par rapport à une extension de l’écoblanchiment (greenwashing en langue anglaise), au concept de raison d’être des entreprises, qui doit tenir compte des effets de leurs activités sur la société.
« Comment distinguer une raison d’être véritable d’un "purpose-washing", voire un changement fondamental dans la culture et les activités de l’entreprise d’un vernis de relations publiques? », demandait la magazine Fortune à ses lecteurs plus tôt en novembre.
Selon des propos de chefs de direction rapportés par Fortune, certains d’entre eux sont déjà conscients de l’existence de ce risque et de cette tendance.
« Il faut prendre la raison d’être et la démontrer avec des éléments de preuve véritables », aurait affirmé la cheffe de direction de Duke Energy, Lynn Good.
Selon Fortune, « à l’ère du scepticisme, ce n’est pas suffisant de seulement déclarer sa raison d’être, il faut la démontrer sur une base régulière et de manière cohérente », et « les employés et d’autres dénonceront rapidement une entreprise si ses mots ne correspondent pas à ses actions ».
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