Des entreprises privĂ©es se joignent Ă lâeffort collectif contre la COVID-19
3 avril 2020
Dominique Lemoine
AcculĂ©es au pied du mur dans le contexte dâarrĂȘt pandĂ©mique, des entreprises privĂ©es et des banques acceptent de tenir compte dans leurs dĂ©cisions des intĂ©rĂȘts dâautres parties intĂ©ressĂ©es (des anglicismes parties prenantes* ou stakeholders).
Par exemple, le Forum Ă©conomique mondial (FEM) sâest proposĂ© cette semaine pour coordonner les « efforts » dâentreprises privĂ©es et de banques face Ă lâurgence de santĂ© publique actuelle, notamment avec Bank of America, Siemens, Maersk et Royal DSM, sur la base de principes qui prennent en considĂ©ration les intĂ©rĂȘts et les besoins de parties intĂ©ressĂ©es autres quâelles-mĂȘmes.
Le FEM affirme que son appel aux entreprises vise à « gĂ©rer les impacts Ă©conomiques de lâurgence de santĂ© publique », de mĂȘme quâà « travailler vers la reprise Ă©conomique » post-pandĂ©mie.
Mission « continuité »
« Les principes visent Ă aligner les actions des entreprises, incluant celles Ă lâĂ©gard des fournisseurs, des clients et des employĂ©s, pour permettre la continuitĂ© des affaires », soutient le FEM.
Ces principes incluent la sĂ©curitĂ© des lieux de travail pour les employĂ©s, le maintien des canaux dâapprovisionnement et de distribution pour les fournisseurs et clients, lâoffre de « savoir-faire » aux administrations publiques et la durabilitĂ© de la crĂ©ation de valeur pour les actionnaires.
« Si nous ne passons pas ce test, le monde se dĂ©sintĂ©grera, et sera incapable de faire ce quâon attend de lui par rapport aux autres dĂ©fis que nous avons en tant que sociĂ©tĂ© interconnectĂ©e, comme le changement climatique et lâinclusion sociale », selon Klaus Schwab, fondateur du FEM.
Prospérité « commune »
Selon le FEM, les efforts de la communautĂ© dâaffaires « peuvent assurer que la sociĂ©tĂ© et lâĂ©conomie passent Ă travers la crise et attĂ©nuer son impact nĂ©gatif sur toutes les parties intĂ©ressĂ©es », ainsi que « contribuer Ă sĂ©curiser notre prospĂ©ritĂ© commune ».
Face au mal de lâheure, le Forum Ă©conomique mondial se dit donc « au service de la sociĂ©tĂ© », et prescrit que « tous se lient ensemble » derriĂšre un « capitalisme de parties intĂ©ressĂ©es ».
Ăcarts de rĂ©munĂ©ration
Des parties intĂ©ressĂ©es, dont des actionnaires, devront nĂ©anmoins faire pression sur des entreprises pour quâelles acceptent de rĂ©duire les rĂ©munĂ©rations de leurs hauts dirigeants, afin que ceux-ci ne paraissent pas dĂ©connectĂ©s de la sociĂ©tĂ©, surtout si lâentreprise reçoit de lâaide publique.
« Les investisseurs doivent mettre de la pression sur les dirigeants, modĂ©rer les rĂ©compenses des dirigeants, et sâassurer que ceux qui reçoivent les salaires les plus Ă©levĂ©s font les bonnes choses pour leurs effectifs », selon Rachel Reeves, Ă©conomiste, dĂ©putĂ©e travailliste et prĂ©sidente dâun comitĂ© de la Chambre des communes du Royaume-Uni en matiĂšre de stratĂ©gies commerciales.
Des entreprises telles que Ryanair, International Airlines Group et Santander ont déjà annoncé de baisses de rémunération pour leurs hauts dirigeants.
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