Les conseils d’administration sous la loupe des observateurs
19 décembre 2019
Dominique Lemoine
Les gros yeux d’observateurs se tournent vers les pratiques de rémunération des administrateurs, le temps de travail que ces derniers consacrent aux enjeux comme la sécurité des données et leur intégration des critères de durabilité des rendements.
Selon une note d’information produite par le cabinet-conseil en gestion de risques Willis Towers Watson, la rémunération annuelle directe totale des administrateurs des entreprises inscrites à l’indice boursier S&P 500 a augmenté de 3 % entre 2018 et 2019.
Cette mesure inclut les rémunérations sous formes d’honoraires et d’actions de l’entreprise. Les paiements variables pour la participation aux réunions du conseil et des comités seraient progressivement délaissés pour plutôt laisser place à des incitatifs fixes.
La médiane des honoraires annuels totaux des administrateurs des entreprises du S&P 500 serait restée plus ou moins stable à 105 000 dollars, tandis que la rémunération annuelle médiane sous forme d’actions serait passée de 161 000 à 167 000 dollars.
Dans le cadre d’une étude, le cabinet d’audit BDO affirme lui aussi observer une tendance vers le versement d’honoraires moins basés sur la quantité de travail individuel accompli au sein des comités.
Temps de travail passé sur les enjeux de l’heure
La National Association of Corporate Directors (NACD) a quant à elle posé son regard sur la quantité et la qualité du temps de travail des administrateurs.
Sur la base d’un sondage qu’elle a produit, l’organisation affirme que 70 % des administrateurs croient déjà consacrer suffisamment de temps de réunion à leur travail de supervision du développement et de la mise en oeuvre de la stratégie, ainsi que de gestion des risques liés à la sécurité des données.
La NACD soutient que l’intérêt envers les enjeux de sécurité des données et de gouverne sur la base des critères environnementaux et sociaux ne s’est pas encore manifesté sous la forme d’une adoption généralisée de comités additionnels qui y soient entièrement consacrés.
Selon une conseillère principale chez KMPG dont les propos sont cités dans un texte de Forbes, manquer de vigilance dans la supervision de ces enjeux pose des risques de boycotts par les consommateurs, d’exode d’employés et de votes dissidents des investisseurs institutionnels, notamment préoccupés par les impacts des changements climatiques sur leurs sorts respectifs.
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