Le milieu du travail et les entreprises pointés du doigt
8 mars 2019
Dominique Lemoine
Toutes les déclarations ponctuelles, opportunistes et marketing au monde de bonnes intentions ne changent pas le fait que le milieu du travail est l’endroit où la discrimination des femmes est encore la plus criante, selon un sondage réalisé auprès des Français et des Françaises.
Dans le cadre du sondage réalisé par la firme Elabe pour le média d’information économique et financière LesEchos, 85 % des répondant.e.s ont affirmé qu’il existe encore des inégalités salariales, 79 % qu’il existe encore des inégalités dans l’attribution des postes à responsabilité et 73 % qu’il existe encore des inégalités dans l’accès à tous les métiers.
En comparaison, moins d’inégalités seraient perçues en matière domestique, de présence dans les médias et d’accès à tous les sports.
Toujours selon ce sondage, « une majorité de personnes estiment que les écarts de salaires ne se réduisent plus », c’est-à-dire qu’ils peuvent encore être réduits, mais qu’il n’y a plus assez de volonté pour les réduire davantage au sein d’entreprises dont des dirigeants satisfaits estiment avoir suffisamment concédé.
Le sondage relève une division entre les hommes et les femmes, 61 % des répondants considérant qu’il y eu des avancées en matière d’accès des femmes au pouvoir, contre 44 % des répondantes, et 56 % des répondants considérant que l’égalité salariale a progressé au cours des dernières années, contre 32 % des répondantes.
Réelle volonté de rattrapage en représentation des femmes au conseil et à la haute direction?
Parlant de manque de volonté, au Canada, seulement 29 % des postes d’administrateurs vacants ont été pourvus par des femmes au cours de la dernière année financière examinée par les autorités en valeurs mobilières du Canada, malgré que seulement 15 % des postes d’administrateurs soient occupés par des femmes.
Le plus récent examen annuel des ACVM, en matière de présence des femmes dans les postes du conseil d’administration et de la haute direction, reposait sur des données au sujet de 648 émetteurs non émergents compilées à partir de documents publics.
Seulement 16 % des émetteurs avaient fixé des cibles de représentation féminine au conseil pour remédier à la situation. Moins de la moitié des émetteurs (42 %) de l’échantillon avaient adopté une politique sur la représentation féminine au conseil.
De plus, seulement 4 % des émetteurs comptaient une femme au poste de chef de la direction et 14 % comptaient une femme au poste de chef des finances. Malgré cela, seulement 4 % avaient fixé des cibles de représentation féminine à la haute direction.
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