Rémunération des PDG en hausse de 17,6 % contre 0,3 % pour le peuple

17 août 2018
Dominique Lemoine

La rémunération moyenne des chefs de la direction des 350 plus grosses entreprises cotées en bourse aux États-Unis a grimpée de 17,6 % en 2017, contre 0,3 % pour le travailleur typique de leur industrie.

Selon une analyse effectuée par des chercheurs associés au groupe de réflexion Economic Policy Institute (EPI), la rémunération de la noblesse est ainsi devenue 312 fois supérieure à celle de la masse laborieuse, comparativement à 58 fois supérieure en 1989 et à 20 fois supérieure en 1965.

L’EPI affirme que « c’est la première fois depuis avant la récession de la fin de la décennie 2000 que le ratio s’élève au-dessus de 300 pour 1 », et rappelle que ce ratio avait atteint 344 pour 1 avant l’éclatement de la bulle spéculative technologique de l’an 2000.

La misère des riches

« Avec des salaires qui bougent à peine pour les travailleurs, il est remarquable de voir la rémunération des plus hauts chefs de la direction bondir encore », affirme un des chercheurs. Et leur rendement et leurs talents n’auraient pas grand chose à y voir.

En effet, au cours des dernières décennies, la rémunération des plus hauts dirigeants aurait aussi grimpée plus rapidement que les bénéfices des entreprises qu’ils dirigent et que les salaires des travailleurs diplômés les plus convoités et les mieux rémunérés, mentionne l’EPI.

Ainsi, la rémunération annuelle totale moyenne des plus hauts dirigeants s’élèverait désormais à 18,9 millions de dollars, en grande partie grâce à des privilèges d’attributions d’actions et à l’exercice d’options d’achat d’actions, ainsi qu’au pouvoir qu’ils détiennent pour déterminer la hauteur de leurs propres émoluments.

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