Pas de vacances estivales pour l’indignation fiscale

1 août 2018
Dominique Lemoine

Depuis le début de l’été, un journal suisse a présenté le Québec comme étant un centre de la finance extraterritoriale basée sur des sociétés-écrans de façade, le film La chute de l’empire américain a exposé au grand public la mécanique des paradis fiscaux et la FTQ exige que le gouvernement du Québec s’attaque aux paradis fiscaux et hausse les taux d’imposition.

Selon un article publié par La Liberté, sur la base d’une enquête, des sociétés fictives, des sociétés prête-nom et des fausses succursales basées à Montréal servent à des stratégies d’évitement fiscal en étant liées à des firmes associées au scandale des Panama Papers et à des avocats d’affaires suisses.

Dans son plus récent film, le cinéaste Denys Arcand a confié un rôle de fiscaliste à l’acteur Pierre Curzi. Il a aussi choisi de rappeler au grand public la démesure de la richesse du 1 %.

De plus, à l’approche de la prochaine élection générale au Québec, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) justifie sa prise de position contre les paradis fiscaux et la complaisance fiscale en rappelant que « les inégalités sociales économiques persistent et tendent à s’accroître », alors que « chaque année des sommes importantes échappent au Trésor public », donc aux services publics et aux programmes sociaux.

« Québec a réduit la progressivité de l’impôt et favorisé l’allègement des obligations fiscales pour une minorité de contribuables fortunés » et des grandes entreprises, accuse la FTQ.

Selon une étude intitulée The Missing Profits of Nations, qui a été publiée cet été, le détournement par les multinationales de leurs profits vers des États de complaisance incite de plus en plus de pays à renoncer à imposer les multinationales.

Ainsi, de 1985 à 2018, le taux d’imposition moyen des revenus des entreprises dans le monde serait passé de 49 % à 24 %. En 2015, environ 40 % des profits comptables des multinationales auraient été détournés vers des paradis fiscaux où elles ne détiennent que très peu d’actifs corporels et n’emploient que très peu de travailleurs.

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