Du vent dans les voiles pour l’avenir (1/3)

Montréal, le 19 mai 2017 — Les assemblées annuelles d’actionnaires (AAA) de la saison 2017 ont permis de constater l’importance des gains précédents et de soutirer de nouveaux acquis vers une plus juste redistribution socioéconomique des rendements d’entreprises.

Le fait que Québecor avait accepté en 2016 la pratique de la ventilation des résultats de vote par catégories d’actions a permis de constater que près d’un actionnaire subalterne sur trois de Québecor est désormais favorable à la nomination de l’un des leur comme administrateur au comité des ressources humaines pour pouvoir influencer le niveau de rémunération des dirigeants.

Du côté de Power Corporation du Canada, l’entreprise a accepté pour la première fois en 2017 de mettre oeuvre une proposition du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC), ce qui est en soi un progrès étant donné les tensions du passé.

Il s’agissait de la proposition de publier les résultats des votes en nombres absolus et non seulement en pourcentage. Ce gain a permis au MÉDAC de connaître le taux de participation pour chaque question soumise au vote des actionnaires et, comme chez Québecor, la répartition du vote par catégories d’actions, donc de savoir ce que pensent les actionnaires simples mortels.

Ainsi, en excluant les droits de votes multiples qui sont détenus par la toute-puissante société Pansolo à travers ses actions de contrôle, qu’elle tend à utiliser en suivant les recommandations de la direction, il a été possible de constater que 67,87 % des actionnaires ordinaires sont désormais favorables à l’implantation du vote consultatif sur la rémunération des hauts dirigeants.

De plus, il a aussi été possible de remarquer que seulement 42,6 % des actionnaires ordinaires se sont prononcés en faveur de la réélection de Paul Desmarais fils au conseil et que seulement 52,8 % se sont prononcés en faveur de la réélection de son frère André Desmarais.

Enfin, l’AAA très attendue chez Bombardier a aussi révélé un écart majeur entre les préoccupations des détenteurs d’actions à un droit de vote par action et celles des détenteurs d’actions de contrôle à 10 droits de vote par action, en particulier au sujet de la politique de rémunération des hauts dirigeants, ce qui est de bon augure pour pouvoir continuer à mettre de la pression sur la direction et le conseil d’administration de cette entreprise.

Le MÉDAC considère que le taux de participation de 24 % des actionnaires subalternes au processus de votation laisse encore beaucoup de place à l’amélioration et que cet espace non défriché de contestation est porteur d’un potentiel immense.

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