Une vague actionnariale difficile à esquiver pour les dirigeants
Montréal, le 25 avril 2016 — La participation aux assemblées annuelles des actionnaires serait en hausse outre-Atlantique en raison d’une prise de conscience par les actionnaires de leur pouvoir sur les stratégies des sociétés et de la valeur de leurs droits de vote. Le quorum en pourcentage du capital pour les sociétés du CAC 40 aurait grimpé de 47 % à 65,80 % entre 2004 et 2015.
Selon une analyse de la section Investir du groupe LesÉchos, les débats s’annonceraient même « spécialement animés » en prévision des AAA de six sociétés en particulier, dont Renault et EDF. La saison des AAA serait d’ailleurs « le moment ou jamais d’engager un dialogue direct avec les dirigeants », affirme-t-on dans ce dossier réalisé par Investir.
Parmi ses « consignes » initiales de vote, au sujet des résolutions qui ont été proposées et des votes habituels, on retrouve la recommandation de « s’assurer d’une bonne "diversité cognitive" au sein des conseils [d’administration] » en élisant des administrateurs qui ont des spécialités et profils précis.
La mixité des CA devrait aussi être un critère d’élection des administrateurs(trices), puisqu’un minimum de 40 % de femmes administratrices au sein de chaque CA doit être respecté d’ici le 1er janvier 2017 en vertu de la loi Copé-Zimmermann de 2011.
De plus, le respect des droits des actionnaires, la composition du conseil d’administration et les attentes envers lui, la rémunération des dirigeants, ainsi que les enjeux sociaux et environnementaux doivent faire partie de l’agenda de votation 2016 de la société de gestion d’actifs européenne Amundi.
Au sujet d’une disposition de la loi Florange qui prévoit des droits de vote doubles automatiques pour les actionnaires qui sont « inscrits au nominatif » depuis deux ans, le dossier mentionne « qu’il est préférable d’aligner le degré de pouvoir (nombre de droits de vote) à la prise de risque économique (nombre d’actions) », mais reconnaît qu’il peut en être décidé autrement « pour permettre à la famille fondatrice de préserver son contrôle grâce aux droits de vote doubles ».
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