Yves Michaud réagit à l’enquête sur la Caisse de dépôt
Gilles Proulx reçoit Yves Michaud
7 novembre 2013
Vincent Duquette, Le Journal de Montréal
Photo le Journal de Montréal, Martin Chevalier
Gilles Proulx et Yves Michaud ont échangé sur divers sujets d’actualité durant un entretien à la radio du Journal.
De passage à la radio du Journal pour parler du livre qui lui est consacré, Yves Michaud — alias le Robin des banques — n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les banquiers et les dirigeants de la Caisse de dépôt qui ont fait perdre des milliards de dollars aux Québécois dans le scandale du papier commercial, il y a cinq ans.
« Le monde financier est un monde pestilentiel. C’est un monde où tous les rastaquouères de l’univers viennent chercher par tous les moyens possibles comment détrousser les honnêtes gens et comment détrousser les États », a confié M. Michaud lors d’une entrevue avec Gilles Proulx à l’émission le Journal du midi.
Questionné sur sa biographie écrite par Jacques Lanctôt, à laquelle se greffe une préface de Pierre Karl Péladeau, M. Michaud a préféré changer de sujet pour s’attaquer à l’actualité du jour. Fondateur du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC), il a tout de suite senti le besoin de commenter la plus récente enquête du Journal.
« 40 G $ du bas de laine des Québécois qui s’en vont dans le ruisseau et que Henri-Paul Rousseau, François Legault et tous ces gens-là soi-disant compétents en matière de finance nous ont complètement vidés. »
Il ajoute un peu plus tard dans l’entrevue que « la puissance de l’argent, elle est toujours aussi totale qu’elle l’était dans les siècles passés. J’ai essayé de me révolter contre la puissance de l’argent et de défendre les petits actionnaires. »
Il est également revenu sur un épisode où le ministre de l’époque et actuel chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, avait interrogé Henri-Paul Rousseau qui était le président de la Caisse de dépôt au moment du « crash ».
« Les deux se sont entendus comme deux larrons en foire. Legault n’a pas posé de question intelligente ou à peu près à Henri-Paul Rousseau qui en était le responsable. »
« L’affaire Michaud »
Un épisode triste de la vie de M. Michaud continue de le hanter. Il a révélé à Gilles Proulx que Lucien Bouchard, chef du Parti québécois à l’époque, avait tout fait pour qu’il se retire comme candidat dans Mercier.
« Lucien Bouchard a essayé de me faire la peau. Il a presque réussi. Ça fera 13 ans le 14 décembre 2013 ».
M. Michaud avait été accusé d’avoir tenu des propos antisémites lors des états généraux du français et une motion de blâme qu’il qualifie de « scélérate et inique » avait été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale.
« Je suis parrain d’un enfant juif, ma femme est marraine d’une fille juive d’une autre famille, j’habite un quartier juif où 99 % de la population était juive au moment où j’y suis arrivé. Comme profil d’antisémite, on pourrait peut-être trouver mieux ».
La charte des valeurs
L’ancien péquiste a également tenu à commenter le débat sur la charte de la laïcité proposé par le gouvernement Marois. Il a d’ailleurs confirmé son appui à cette charte.
« Heureusement qu’ils ont changé le nom. Elle s’appellera la charte de la laïcité parce qu’il y a une séparation entre la religion et l’État. C’est comme ça dans la plupart des pays civilisés. La religion n’a rien à voir avec l’État. »
D’autres projets en tête
Malgré ses 83 ans et quelques mois, Yves Michaud continue de s’impliquer socialement. Et des projets, il n’a pas fini d’en avoir.
« J’en ai plein. Je voudrais vivre centenaire et plus que centenaire. Mon cerveau est toujours une petite machine à aider. Je pense que je vais fonder quelque chose comme une amicale de sage pour les vieux comme toi et moi! », en parlant avec M. Proulx.
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Document vidéo de l’entrevue ›››
La biographie intitulée Yves Michaud, un diable d’homme! est disponible aux Éditions VLB ›››