Yves Michaud, de journaliste à Robin des banques
Le 5 novembre 2013 à 17 h 22
Michel Munger, Argent (Groupe TVA)
De journaliste à défendeur des petits actionnaires, Yves Michaud a une longue feuille de route. Faisant l’objet d’une biographie qui vient de sortir, il espère que le fait français sera la cause marquante de sa carrière.
M. Michaud a récemment assisté au lancement du livre Yves Michaud, un diable d’homme, écrit par Jacques Lanctôt pour VLB Éditeur.
En entrevue chez Argent, le principal intéressé a de bons souvenirs de plusieurs étapes de sa carrière. En plus d’avoir été journaliste, il a été notamment député ainsi que délégué général du Québec en France.
« Le rôle de Robin des banques, c’est arrivé beaucoup plus tard, raconte-t-il. Je n’ai pas trop mal réussi en étant le haut-parleur contre les banquiers qui appauvrissent les honnêtes gens. »
L’association qui allait devenir le Mouvement d’éducation et de défense et des actionnaires (MÉDAC) est née en 1995.
« C’est arrivé par hasard, précise-t-il. Un jour, je recevais mon relevé de courtage et une petite somme était non disponible. J’ai essayé de savoir pourquoi, ce qui m’a amené à fouiller cet univers. »
Ce travail n’a pas été facile, même si les lois permettaient de le faire. « J’ai été le premier au Canada à [utiliser la loi pour faire des propositions d’actionnaire]. Je me suis retrouvé seul devant un parterre de gens qui louaient les actions du président de la banque, qui était payé plusieurs millions par année. Je trouvais cela scandaleux. »
Certaines batailles, comme l’obtention des résultats financiers des filiales de Power Corporation, sont encore en cours.
Yves Michaud assure cependant que le jeu en valait la chandelle. « Je crois qu’une sensibilisation s’est faite auprès des courtiers, des banques et du public. Le grain est semé et il va pousser. J’espère qu’il deviendra un arbre géant ou une grande forêt. »
Le MÉDAC a toutefois un potentiel limité avec seulement 1500 membres, déplore-t-il. « Hélas, les citoyens ne suivent pas. C’est un grave danger de confier les épargnes d’une vie à des institutions sans les surveiller. Il faudrait que les citoyens s’occupent davantage de leurs portefeuilles. »
Tout compte fait, Yves Michaud trouve que la cause marquante de sa vie a été le caractère unique du Québec. Par exemple, il a quitté le Parti libéral avec l’adoption de la loi 63 sur le choix de la langue d’enseignement à l’école.
« J’espère que je serai davantage reconnu pour la défense de la langue française, pour faire en sorte que le Québec devienne un pays souverain qui parle français [collectivement] et qui est bilingue individuellement », conclut-il.