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Rémunération des patrons

Le MÉDAC veut de nouveaux progrès concernant la rémunération des patrons

9 janvier 2014
Michel Munger, Agence QMI (dans Le Journal de Montréal)

Le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) estime que des progrès ont été enregistrés l’an dernier en ce qui concerne la rémunération des hauts dirigeants d’entreprise et d’autres sont attendus cette année.

Daniel Thouin, président du MÉDAC, se réjouit du fait que Cogeco, un câblodistributeur dont la nature est presque familiale, soit d’accord pour faire voter les actionnaires sur la rémunération en assemblée annuelle le 14 janvier. « C’est une proposition de l’an dernier qui a recueilli des appuis, souligne-t-il. Ils ont accepté de l’adopter. »

Le MÉDAC a l’intention de demander à davantage d’entreprises de suivre cet exemple, qu’il qualifie de progrès concret.

Daniel Thouin se félicite aussi de voir Bombardier dire oui à certaines de ses réclamations. « Nous leur avons demandé de lancer une politique de récupération [des sommes versées] en cas de fraude. Ils l’ont fait. C’est un gros gain. »

Les options

L’organisme veut aussi s’attaquer aux octrois d’options d’achat aux dirigeants. Ces options permettent d’acheter des actions à un prix fixe et de profiter d’une hausse lors de la revente sur le marché.

« Ça ne fait pas augmenter le rendement des actionnaires, dénonce le patron du MÉDAC. La rémunération des patrons augmente plus vite que celle des travailleurs. Ils gagnaient 105 fois le salaire des employés en 1998, mais 14 ans plus tard, le multiple a monté à 171 fois. Ça n’a pas de sens ou de logique de marché. »

La divulgation du salaire médian au sein d’une entreprise, comparativement à la direction, est un autre cheval de bataille du mouvement pour accroître la transparence. Il a signé une lettre d’appui à la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis, qui effectue une consultation.

Selon Daniel Thouin, les entreprises qui ne feront pas preuve d’une plus grande discipline se feront tordre le bras.

« Certains pays européens ont mis en vigueur des réductions salariales pour les entreprises publiques, rappelle-t-il. C’est arrivé en mars 2013 en France. La Suisse a accepté de mettre fin aux parachutes dorés lors des départs. L’Europe est en train de donner l’exemple. Si le marché ne peut pas se réglementer, les gouvernements vont s’en mêler. »

Les exigences du MÉDAC ne sont pas formulées pour rien, assure M. Thouin. Il n’aime pas les résultats du récent sondage Manuvie, qui relève un pessimisme aussi important au Québec que pendant la crise financière. « Nous voulons redonner confiance aux investisseurs. Les gens ne veulent plus vivre une crise comme celle de 2008. »

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Autre source (Le Canal Argent) ›››

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