Parité hommes-femmes

La Banque Laurentienne sous pression

Isabelle Courville, nouvelle présidente du conseil d’administration de la Banque Laurentienne.

19 mars 2013
Ewan Sauves, Le Journal de Montréal (Agence QMI)

Le jour où la Banque Laurentienne accueille Isabelle Courville comme présidente de son conseil d’administration, elle fait l’objet de pressions sur la parité hommes-femmes.

Lors de l’assemblée annuelle qui s’est tenue mardi, Mme Courville a été élue pour remplacer Denis Desautels. Le président sortant du conseil a occupé le siège pendant une décennie.

Cependant, les actionnaires sont nombreux à croire que la présence féminine est insuffisante.

Un peu plus de 21 % ont voté en faveur d’une résolution exigeant que la Laurentienne fasse « tous les efforts nécessaires » pour atteindre la parité hommes-femmes au sein des administrateurs d’ici cinq ans. La demande avait été soumise par le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC).

Ce résultat est un fort pourcentage, car les résolutions d’actionnaires sont souvent battues à plus de 90 %.

« C’est difficile de prendre un engagement à cet égard, mais c’est un enjeu que nous avons à cœur, a indiqué le président et chef de la direction de la Banque Laurentienne, Réjean Robitaille. Nous avons élu, ce matin, une femme à la tête de notre conseil d’administration. C’est la seule au Canada à jouer ce rôle pour une société financière. »

« La plus forte présence féminine »

La banque estime qu’elle compte déjà sur la plus forte présence féminine sur son conseil, soit 38 % des membres. Aussi, elle dit que 30 % de ses dirigeants sont des femmes. Elle a déjà eu une femme à la tête du C.A.

La parité sera-t-elle atteinte si l’institution financière trouve des candidates qualifiées?

« Tout à fait, a poursuivi M. Robitaille. Il y a des domaines d’activité où il y a historiquement moins de femmes que d’hommes, et vice versa. Mais il faut véritablement y aller avec la compétence [des candidatures]. »

Par ailleurs, M. Robitaille a profité de l’assemblée pour faire le point sur l’actualité, ainsi que sur le développement des affaires.

La crise européenne renouvelée, avec le risque de saisie de l’épargne à Chypre, a retenu l’attention.

Réjean Robitaille se dit inquiet à l’idée. Un tel geste ferait en sorte que les épargnants fuiraient les banques. « Ce que les autorités semblent vouloir mettre en place est une taxe supplémentaire sur les dépôts, a-t-il précisé. Les clients pourraient sortir leur argent de ces banques-là. »

Le dirigeant est convaincu que le Canada est à l’abri de tels événements. « Les banques ont un bilan sain, ce sont les plus sûres de la planète et une assurance dépôt [couvre les épargnants] », a-t-il dit.

D’ailleurs, le banquier ne manque pas d’éloges pour la prudence du gouvernement fédéral, qui semble avoir prévenu une bulle en immobilier.

« Nous avons vu un ralentissement de la demande, principalement hypothécaire, a-t-il ajouté. L’endettement des ménages était assez élevé et il fallait le surveiller pour éviter de répéter la situation américaine. Il était sain que le gouvernement mette ces politiques en place. »

De son côté, la Banque Laurentienne est bien portante, ayant presque doublé son actif à 35 milliards $ depuis cinq ans.

M. Robitaille a indiqué que si les occasions d’affaires se présentent, le rythme de croissance pourrait bien se perpétuer. « Nous avons d’autres activités qui pourraient être en mesure d’aller plus loin, a-t-il déclaré. Nous sommes à l’affût. »

Source ›››

Partenaires :