Isabelle Courville au conseil de la Laurentienne

19 mars 2013
Sylvain Larocque, La Presse (La Presse canadienne)

Montréal — Denis Desautels, qui présidait le conseil d’administration de la Banque Laurentienne (T.LB) depuis 10 ans, a passé le relais mardi à Isabelle Courville, qui occupait jusqu’à tout récemment le poste de présidente d’Hydro-Québec Distribution.

Au cours de l’assemblée annuelle des actionnaires, tenue mardi à Montréal, le président et chef de la direction, Réjean Robitaille, a déclaré qu’il s’agissait d’« un jour triste pour la banque » compte tenu de la vaste expérience de M. Desautels, qui a été vérificateur général du Canada de 1991 à 2001.

« M. Desautels a joué un rôle stratégique dans les décisions menant à l’amélioration de la performance de l’institution », a ajouté M. Robitaille.

Le principal intéressé a admis éprouver « des sentiments partagés » au sujet de son départ. Il était administrateur de l’institution depuis décembre 2001 et président du conseil depuis mars 2003.

Mme Courville, âgée de 50 ans, est avocate et ingénieure. Au début des années 2000, elle a occupé des fonctions à la haute direction de Bell Canada (T.BCE) avant de passer chez Hydro-Québec au début de 2007. Elle a successivement présidé les divisions TransÉnergie et Distribution. Les raisons de son départ de la société d’État, en janvier, n’ont jamais été rendues publiques.

Chez Hydro, Isabelle Courville a reçu une rémunération totale de plus de 473 000 $ en 2011. Comme présidente du conseil de la Banque Laurentienne, elle touchera 185 000 $ par année.

Au cours d’un entretien téléphonique, mardi, Réjean Robitaille a affirmé que Mme Courville avait l’intention de consacrer beaucoup de temps à la présidence du conseil et qu’elle comptait « être bien impliquée dans les opérations » de la banque.

MÉDAC

Notons par ailleurs que les trois propositions présentées par le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) ont reçu des appuis importants.

Les actionnaires se sont prononcés dans une proportion oscillant entre 17 et 19 pour cent en faveur des propositions portant sur la surveillance et l’équité des régimes de retraite de l’institution et dans une proportion de 21,3 pour cent en faveur de la proposition prônant la parité hommes-femmes à la haute direction d’ici cinq ans.

M. Robitaille a tenu à préciser mardi que 52 pour cent de l’ensemble des gestionnaires de la Banque sont des femmes et que celles-ci occupent le tiers environ de la soixantaine de postes de vice-président de l’institution. Par contre, on ne compte qu’une femme au comité de direction, composé de neuf personnes.

Immobilier

La forte croissance du secteur immobilier canadien a contribué aux bons résultats de la Banque Laurentienne et des autres institutions financières au cours des dernières années. S’adressant aux actionnaires, mardi, l’économiste en chef de l’institution, Carlos Leitao, a rappelé que le marché ralentissait, mais il a soutenu que la situation n’était pas « catastrophique ».

La Banque n’entend pas imiter la Banque de Montréal (T.BMO), la Financière Manuvie (T.MFC) et les autres prêteurs qui ont récemment remis sur le marché des prêts hypothécaires à un taux d’intérêt de 2,99 pour cent.

La Banque misera plutôt sur les acquisitions récentes de la Fiducie AGF et des sociétés MRS, qui offrent des produits de placement et de prêt aux conseillers financiers, pour contrer l’« atterrissage en douceur » du secteur immobilier.

Pour alimenter sa croissance future, l’institution examine également les possibilités d’acquisition dans les secteurs de la gestion de patrimoine et des services bancaires commerciaux, a indiqué Réjean Robitaille.

Au cours des cinq dernières années, l’actif total de la Banque Laurentienne a presque doublé et atteint désormais près de 35 milliards $. L’institution, qui emploie 4200 personnes, figure aujourd’hui parmi les 40 plus grandes banques en Amérique du Nord.

En milieu d’après-midi, mardi, l’action de la Banque Laurentienne gagnait trois cents pour s’échanger à 44,52 $, à la Bourse de Toronto.

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